Une nouvelle fois, Macron et Blanquer avancent dans la destruction de l’École publique en déployant sur trois académies, une expérimentation qui cache bien son jeu.
Il s’agit pour eux de prendre des moyens dévolus à l’éducation prioritaire pour les redistribuer selon leur bon vouloir en réformant leur distribution. Ces trois académies Lille, Marseille et Nantes choisies par le Ministère, vont « expérimenter » la réforme dès la rentrée 2021.
Sur la forme tout d’abord, cette expérimentation présentée en novembre par la secrétaire d’état en charge de l’éducation prioritaire se met en œuvre dans un calendrier très resserré empêchant (à dessein) toute réaction des organisations syndicales et toute information à destination des personnels.
Sur le fond, le changement de paradigme est profond : le gouvernement décide de passer d’une obligation de moyens alloués par l’État pour compenser des difficultés reconnues à une obligation de résultats à atteindre par les personnels. Ainsi par la contractualisation, Macron va précariser toujours plus les personnels de l’éducation nationale : mérite, prime, obligation de faire passer les évaluations nationales, obligations d’utiliser les « bonnes pratiques » et outils ministériels, etc. renvoyant toujours et encore les enseignantes et enseignants a des rôles d’exécutant·es et non à des professionnels conceptrices et concepteurs de leur enseignement.
De plus, la précarisation du travail des enseignant·es a pour effet d’augmenter la souffrance au travail que nous voyons ces temps-ci se développer (arrêts maladie, démission, demandes de mise en disposition). La santé au travail est ainsi altérée et empêche chacun·e d’être en capacité de faire les choix professionnels (choix des pratiques pédagogiques, choix des formations continues, choix des projets à engager avec sa classe…).
Tout cela détruisant le sens même de notre métier et l’estime de ses capacités à bien faire son métier. En dégradant ainsi notre profession il va de soi que cela dégradera les apprentissages des élèves.
SOMMAIRE
- Histoire de l’Éducation Prioritaire
- État des lieux de l’Éducation Prioritaire
- Quelles annonces et quels risques ?
- L’expérimentation 2021 : les Contrats locaux d’Accompagnement (CLA)
- Analyse et propositions de la FSU
- Éducation prioritaire : quel avenir ?
(Dossier de la revue Pour n°231-Avril 2021)- Éducation prioritaire : Quel avenir ? Enjeux et propositions
La FSU a organisé le jeudi 17 novembre 2022 une soirée d’analyse avec des chercheurs, des parents et des enseignants pour comprendre les transformations en cours et déterminer les priorités pour agir.
En présence de Jean-Yves Rochex, professeur des universités à Paris 8, d’associations spécialistes (OZP), de fédération de parents d’élèves ( FCPE), d’élu·e ( Maire de Bagneux) et de responsables départementaux et nationaux des syndicats de la FSU.