Camarades, bonjour

Les mobilisations contre la politique ultra libérale, régressive et antisociale, du gouvernement Macron se poursuivent. A la SNCF, la grève est inscrite dans la durée pour dénoncer la mise à terre du service public ferroviaire ; les lycéen·nes, les étudiant·es et les personnel.le.s des universités continuent de s’opposer à la sélection à l’entrée à l’université et la mise en concurrence de établissements publics ; salarié.e.s des EHPAD et des hôpitaux se sont soulevé.e.s et se soulèveront de nouveau contre des conditions de soin et de travail rendues indignes par le manque de moyens et de personnels… Postier·ères, éboueur·es, salarié·es de l’énergie et du commerce, animateur·trice.s périscolaires, justice, de nombreux secteurs se mobilisent et, comme les retraité·es, refusent la résignation. La liste est longue des colères face au modèle de société que veut imposer le gouvernement, qui repose sur la seule idéologie de la concurrence et de la marchandisation, traduite par la privatisation rampante des services publics et la mise aux pas de tout·es les salarié·es transformé·es en variables d’ajustement pour des patron·nes comptables. Cette politique, parce qu’elle a pour conséquence une atteinte aux droits fondamentaux d’apprendre, de se soigner, de se déplacer, de se loger, de travailler, et d’être protégé dans son travail, va fabriquer encore plus de précarité et d’inégalités. Nous ne pouvons accepter ce projet là.

Malgré les grèves massives du 10 octobre 2017 et du 22 mars 2018, le gouvernement poursuit dans la même direction, CAP 22, il persiste et signe dans sa volonté de détruire la fonction publique.
Il n’y a pas de Services publics sans Fonctions Publiques sinon il y a marchandisation du service, l’usager.ère devient client.e. Il n’y a de Services publics qu’avec des fonctionnaires-citoyen.ne.s dont la responsabilité, l’indépendance et la neutralité sont garantie par leur système de carrière et leur mode de recrutement. Face à la crise financière de 2008, nombreux.ses sont ceux et celles qui ont été obligé.e.s d’avouer le rôle crucial d’ « amortisseur social » de notre modèle social qui repose sur les services publics.

Dans la Fonction Publique d’Etat, dans la Territoriale ou dans l’Hospitalière ; les agent·es sont tout·es confronté·es :

  • au gel du point d’indice (depuis 2010 si l’on excepte les 0,6% de 2016 et 2017) ;
  • à l’augmentation de la CSG (+ 1,7 % en partie compensée) ;
  • au gel des déroulements de carrières (les ratios de promotion ne sont toujours pas parus !) ;
  • au retour du jour de carence ;
  • aux suppressions de postes : 120 000 annoncées par le gouvernement.

Les Organisations Syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires dénoncent :

Pour la Fonction Publique Territoriale, le détricotage statutaire des agent.e.s territoriaux dans les collectivités du département en particulier :

  • sur le déroulement de carrières des agent.e.s par l’instauration de prime au mérite dans le nouveau régime indemnitaire (RIFSEP) ;
  • La non-titularisation de contractuel.le.s sur des postes statutaires ;
  • La diminution des effectifs ou leur non-remplacement suite à des suppressions de poste dans les collectivités locales ;
  • La diminution du nombre de centres opérationnels, le nombre d’agent.e.s des routes et l’agrandissement des périmètres sur le département ;
  • La non-reconnaissance professionnelle des ATSEM en matière de qualification et déroulement de carrière.

Et comme si ce n’était pas suffisant concernant la Fonction Publique Hospitalière, le Président Macron ose déclarer lors de son interview du 15 avril 2018 : « qu’il ne fera pas d’économies dans les hôpitaux ». Devant l’indignation suscitée par cette déclaration, même la Fédération Hospitalière de France (FHF) a dû reconnaître que ce n’était pas vrai. Bien sûr le gouvernement ment. Il a déjà̀ réalisé de nombreuses économies sur le dos des malades et des Hospitaliers, en limitant les budgets de tous les établissements, en baissant les tarifs, en accentuant le virage ambulatoire, en poursuivant les restructurations, les fermetures de lits et de services avec les GHT. Tout ceci conduit à l’aggravation des conditions de soins et de travail. C’est une remise en cause des missions du Service Public !

Pour la Fonction Publique d’Etat, également pas épargnée :

  • Recours accru aux contractuel.le.s, c’est à dire la fin du statut général de la Fonction publique qui veut que tout emploi permanent soit occupé par un titulaire. Il s’agit d’appliquer à la Fonction publique ce que le gouvernement veut imposer aux cheminot.e.s en mettant fin d’ici 2020 à leur recrutement sous statut.
  • Rémunération au mérite, se substituant à la carrière garantie par le statut de fonctionnaire.
  • Mise en place de plans de mobilités forcées.
  • Exactement comme cela a été fait avec les ordonnances Macron, fusion en une seule instance des comités techniques et des CHSCT, pour mieux remettre en cause la place des organisations syndicales et réduire les moyens syndicaux. Les CAP, qui veillent au respect des règles statutaires, en matière d’avancement, de mutation etc. verraient leurs prérogatives remises en cause.

Les Organisations Syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires réaffirment les revendications pour les agent·es :

  • la préservation du statut général de la Fonction Publique garantissant un service public de qualité au service des citoyens ;
  • l’arrêt des 120 000 suppressions de postes prévus ;
  • le recrutement sous statut des contrats précaires ;
  • l’augmentation du pouvoir d’achat par une augmentation du point d’indice pour compenser les pertes dues au gel depuis 2010 ;
  • l’abrogation du jour de carence. ;

Les Organisations Syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires s’opposent au transfert de multiples missions de services publics au privé. Il est plus que nécessaire de conserver un haut niveau de services publics pour tous, seul à même de réduire les inégalités rampantes dans le pays face à l’appétit du patronat et de la finance.
Le Service Public c’est la République !

Le 7 mars 2017, le 10 octobre 2017, puis le 22 mars 2018, les fonctionnaires se sont massivement mobilisés par la grève et les manifestations, à l’appel de leurs syndicats, pour leurs revendications (salaires, statuts, effectifs…), contre la politique de destruction de toutes les conquêtes sociales menées par le gouvernement.

Le 22 mai 2018, en pleine grève des Cheminot.e.s, les fonctionnaires sont, à nouveau dans la rue pour faire grève parce que la situation est trop grave et qu’il faut stopper le train de la politique destructrice du Président Macron qui mène vers une société encore plus inégalitaire, encore plus injuste. Une alternative est à construire ensemble.

Face à l’ampleur des attaques frontales, tous azimuts, il est important de donner des suites à la mobilisation interprofessionnelle du 19 avril, il est aujourd’hui nécessaire de l’amplifier, y compris par la grève. N’est-il pas temps ?

Merci mes camarades !