Chers amis Chers camarades
Merci d’être à nouveau présent aujourd’hui à l’appel des organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires, des associations LDH, Libre Pensée, Mouvement de la Paix, MRAP, Attac, et du collectif des Gilets Jaunes.
Un appel pour exiger collectivement l’abandon de la proposition de loi dite de « sécurité globale ».
Cette exigence ne peut se satisfaire uniquement du retrait ou de la pseudo réécriture de l’article 24 qui met principalement en cause la liberté de la presse. C’est contre la loi dans sa totalité que nous nous opposons, car l’ensemble du projet porte atteinte aux libertés.
Avec cette proposition de loi, un cran est franchi dans la remise en cause des libertés individuelles et collectives. Ce texte contient trop d’atteintes à la vie privée, à la liberté de la presse et au droit de manifester.
Les dispositions de l’article 24 créent une fracture inutile entre forces de l’ordre d’une part, et citoyens, observateurs et journalistes, d’autre part. Ces derniers ne doivent pas faire les frais des surenchères sécuritaires auxquelles nous assistons en ce moment.
Nos organisations dénoncent la politique de répression violente impulsée par le gouvernement, à l’image de l’intervention des forces de l’ordre de lundi 23 novembre sur la place de la République. Cette intervention violente contre une centaine de migrantes et migrants démunis et des militantes et militants porte atteinte à la démocratie.
Il en est de même concernant le passage à tabac inadmissible dont a été victime Michel Zecler, ou le nouvel éclairage sur les circonstances du décès de Zineb Redouane dans son domicile en marge d’une manifestation à Marseille en décembre 2018.
Ce nouveau rassemblement est l’occasion d’apporter notre soutien à toutes les victimes, traumatisées, blessées, mutilées ou décédées à cause de mesures et pratiques sécuritaires débridées, à cause de l’utilisation d’un arsenal militaire de plus en plus dangereux et important.
Cette proposition de loi porte aussi atteinte à la liberté de manifestation. L’utilisation de caméras et drones pouvant permettre, à terme, la reconnaissance faciale de personnes participant à une manifestation constitue un outil supplémentaire de surveillance généralisée et nous semble un sujet trop grave pour être débattu à la va-vite.
Sur de trop nombreux points, la proposition de loi s’en prend aux libertés fondamentales. La privatisation de missions de sécurité publique vers des entreprises de sécurité, les nouvelles prérogatives données aux polices municipales, constituent également des dérives inquiétantes pour la démocratie.
C’est pourquoi ce texte suscite une opposition très large dans la société : les associations de défense des droits et des principes démocratiques, les organisations syndicales, les syndicats de journalistes ou d’avocats, la Défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme sans oublier le conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
La cacophonie la plus complète règne au sein du gouvernement et de la majorité parlementaire après l’annonce, ce lundi 30 novembre, de la réécriture intégrale de l’article 24 de la proposition de loi Sécurité globale. Pour faire bonne figure aux yeux de l’opinion publique après le succès sans précédent des mobilisations populaires des 27 et 28 novembre, le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.
En ce sens, la rencontre que nous avons eu lors de la dernière mobilisation du vendredi 27 novembre avec le sous-préfet n’a pas été des plus fructueuses. En tant que dépositaire de l’autorité de l’état, ou porte-parole de la politique gouvernementale, il a tenu une attitude exclusivement légaliste et nous a invité à mieux choisir nos élus, députés en tête. Pour rappel, un vote n’est pas un chèque en blanc !
Des centaines de milliers de citoyens ont déjà manifesté contre ce projet dans tout le pays. Ce week-end, c’est encore une cinquantaine de rassemblements qui ont lieu en France. Ces rassemblements traduisent cette volonté de défendre nos droits et libertés face au martellement des mesures, décrets et lois sécuritaires.
Dans un contexte de montée du chômage et de la précarité, de démantèlement des services publics et de remise en cause des droits et garanties collectives, nous maintenons toutes nos revendications, notamment l’abandon définitif de la réforme sur la retraite par points et celle de l’assurance chômage.
Faire reculer le gouvernement, c’est possible ! Ensemble, nous exigeons :
- Dès maintenant : Le retrait total de la proposition de loi de « sécurité globale ».
- La fin immédiate de l’État d’urgence.
- L’abrogation des lois liberticides.
- Le retour aux droits démocratiques, sociaux, syndicaux et aux libertés de circulation, de rassemblement et de manifestation.
Nos organisations se réuniront mardi 8 décembre pour envisager l’amplification de la mobilisation pour faire céder le gouvernement.