A celles et ceux qui se poseraient la question, notre grève et nos rassemblements à Nantes et St-Nazaire à la préfecture ce 10 novembre 2020 sont totalement justifiés. En étant ici, nous disons clairement à J.M. Blanquer que sa gestion de la crise sanitaire est catastrophique, que ses réformes et sa politique sont nocives au service public d’éducation. En étant ici, nous rendons hommage à notre collègue Samuel Paty, assassiné le vendredi 15 octobre 2020 pour avoir exercé librement son métier. En effet, le 2 novembre, les personnels attendaient que cette journée soit à la hauteur de l’hommage qu’ils et elles voulaient rendre à leur collègue. L’annulation, en dernière minute, du temps banalisé initialement prévu de 8 heures à 10 heures est inacceptable. En étant ici aujourd’hui, la FSU a une pensée pour notre collègue.
La période que nous vivons est marquée par la dégradation du contexte sanitaire et un reconfinement dont le gouvernement porte la responsabilité. A nouveau, les hôpitaux arrivent à saturation, le nombre de lits en réanimation est insuffisant, les personnels de santé sont épuisés, et les patient·es mis·es en danger. Combien de temps encore allons-nous devoir attendre pour que les mesures d’urgence en matière de santé soient prises ? La FSU rappelle qu’elle demande de toute urgence la distribution gratuite des masques pour toutes et tous, l’ouverture de lits de réanimation en nombre suffisant dans les hôpitaux publics, la création de 400.000 emplois pérennes supplémentaires nécessaires y compris dans le médico-social et l’action sociale, une revalorisation bien plus conséquente des salaires des soignant·es y compris des étudiant·es en santé réquisitionné·es.
Ce reconfinement est axé sur une stratégie de continuité de l’économie avant tout, qui inclut cette fois-ci l’ouverture des écoles et des établissements du second degré dans des conditions sanitaires qui posent de sérieux problèmes. L’enjeu pédagogique et la sécurité sanitaire doivent primer. Le protocole sanitaire soi-disant renforcé, publié dimanche soir, à la dernière minute, s’avère, dans les écoles et établissements scolaires, a minima très difficile, voire impossible à appliquer, alors que la situation sanitaire nécessite une réelle protection des personnels et des élèves. Les annonces du Ministre jeudi 5 novembre dernier, si elles vont dans le bon sens, ne sont pas suffisantes, puisqu’elles excluent de fait les écoles et collèges et ne sont pas mises en œuvre dans tous les lycées. Pour garantir la sécurité sanitaire, la FSU continue de revendiquer du gel hydroalcoolique, des masques non toxiques à l’efficacité reconnue, des masques FFP2 pour les AESH, les infirmier.es, les professeur·es d’EPS, des masques transparents pour les professeur·es des écoles et les enseignant·es de langues, des tests réguliers pour l’ensemble des personnels. .
Surmonter cette crise sanitaire nécessite le recrutement urgent de tous les personnels nécessaires : agents territoriaux pour assurer le nettoyage régulier des espaces, personnels de vie scolaire (AED et CPE), infirmier.es, assistant-es sociaux, et personnels enseignant-es pour alléger réellement les effectifs et permettre des demi-groupes. A rebours, le gouvernement prévoit encore 1700 suppressions d’emplois dans le second degré à la prochaine rentrée, alors qu’une hausse démographique est prévue ! Un plan d’urgence prévoyant des recrutements est nécessaire, une réflexion sur le bâti scolaire doit être engagé au niveau académique avec les collectivités territoriales.
Le gouvernement, plutôt que de faire un cadeau au MEDEF de 20 milliards d’euros en supprimant l’impôt sur la production, serait plus avisé de transférer cette somme aux services publics d’éducation et hospitalier. Non à la marchandisation de l’école, non à la marchandisation de la santé, oui à des services publics de qualité à même de répondre aux attentes des citoyen.es sur l’ensemble du territoire.
La FSU n’attend rien de ce gouvernement néolibéral dont l’objectif premier est de marchandiser les services publics en satisfaisant les marchés financiers et le MEDEF. La FSU est avec d’autres organisations syndicales à l’initiative des hommages locaux à Samuel Paty. La poursuite de la mobilisation doit être mise en débat car en quelques jours et en créant un rapport de force, nous avons obtenu l’allègement des effectifs en lycées et l’octroi d’un million de tests pour les établissements se situant dans des régions durement touchées par l’épidémie. Nous sommes à l’origine du mouvement de grève du 10 novembre, mouvement qui permet aux collègues de se retrouver, de débattre et de montrer au ministre que les personnels de l’éducation nationale méprisés par leur hiérarchie ne sont pas pour autant résigné.es et qu’elles et ils entendent continuer à faire leur métier dignement et à se mobiliser pour la défense du service public d’éducation de qualité à l’opposé de celui voulu par le gouvernement.