Discours FSU Loire-Atlantique Saint-Nazaire
28 octobre 2010

(Didier Hude, secrétaire départemental de la FSU)

Bonjour Saint-Nazaire ! Bonjour d’un Nantais, nul n’est parfait, aux Nazairiens, nul n’est vaurien ! Bonjour aux terroristes économiques de la CGT et même de la CFDT ! Bonjour aux Al-Quaida syndicalistes, aux Oussama qui osent faire blocus à Donges et Montoir ! Salut et fraternité aux raffineurs, aux dockers, aux transporteurs, aux metallos, à ceux de la CARENE, aux fonctionnaires, aux cheminots, aux enseignants, aux jeunes et à tous ceux que j’oublie qui, tous manipulés, prennent le peuple en otage, donc se prennent eux-mêmes en otage, car ils sont du peuple, non ?

Je lève mon communard aux bloqueurs de remorqueurs, aux formes inédites de luttes qui font que Sarkozy et sa clique d’argentiers sont désormais à la ramasse sur l’échelle de Richter de l’Humanité. Or quand la Finance avance, l’Humanité recule, comment veux-tu et c’est pour ça qu’on déambule.

Nos luttes, à Nantes et Saint-Nazaire, comme ailleurs, nous les avons décidées nous-mêmes, le plus souvent sans nos directions syndicales, mais jamais contre elles. Nos luttes c’est notre fierté car vivre c’est résister.
Aujourd’hui, Nicolas Tsar cossu a perdu la bataille des idées. Il a l’appareil répressif pour lui. Ce gouvernement qui ne fait qu’un avec le MEDEF a le pouvoir de l’argent pour lui. Mais cette force sans la justice n’est que brutalité. D’ailleurs, la montée en puissance des interventions policières, destinées à mater et faire peur, révèle la nature d’un régime dépressionnaire, soumis aux orages réactionnaires.

À ce stade du discours, petit intermède joueur emprunté au prompteur de France 3 ! Vous êtes à Saint-Nazaire, vous manifestez… Jeune ! Oui mais pas que ça… Alcoolique ! Ici ça compte pas ! Délinquant ! Oui ! Vous êtes arrêté pour courir moins vite que la moyenne, verdict : Coupable ! Oui ! Bravo la science ! Moralité ! Si la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique… Les délibérés au prompteur font de la justice de Saint-Nazaire une justice bananière. Juste retour des choses en ces temps de pensée négrière ! Matraquons des Roms, d’l’ouvrier nom de Dieu…

Ah ! Les bons vieux temps bien de maintenant ! Moment philosophique. Tous les penseurs bourgeois de gauche comme de droite vous diront que la lutte des classes est une vieillerie remisée. On n’en trouverait plus que des traces dans les toiles d’araignée de quelques cerveaux antiques. Pourtant, ces derniers jours, en rejoignant les ouvriers, les jeunes en quittant leurs classes à eux, ont remis celle de la classe ouvrière sur le devant de la scène. Ces luttes venues du désespoir, portent l’espoir et les parfums des utopies.

Dans cet affrontement avec « leur » peuple, l’Elysée et Matignon ont des raisons que nos actions ignorent. Ils nous font une prison que leurs biftons honorent. L’UMP – pas celle qui fait de la gym à Saint-Nazaire, mais celle qui se fait du blé en milliardaire – vient de l’avouer tout haut. La réforme voulue sur les retraites n’a pas pour but de les sauver. Elle a pour fonction de préparer la contre réforme encore plus sévère de 2013 qui changera notre régime de répartition pour adouber les fonds de pension. Un article de loi le reconnaît au demeurant. Il évoque une réforme systémique chère aux banques et castes financières dont celle de Frère Guillaume Tsar cul et chemise de Médéric.

Nul ne sait aujourd’hui ce que notre mouvement va devenir demain mais une chose est certaine, le syndicalisme n’a pas le droit de lâcher la barre de l’action pour l’ombre des élections. Qui peut croire en 2012 qu’une alternance reviendra sur les dégradations opérées en 2010 ? La naïveté a des limites et malheureusement la confiance aussi. Qui plus est un syndicalisme indépendant des partis politiques se doit de construire ses mandats avec les salariés. Jouer aux échecs politiques à plusieurs coups d’avance, c’est tôt ou tard s’inféoder à une ligne échappant au contrôle des salariés. Cela n’a jamais été notre vision en Loire-Atlantique.

Ensemble nous n’avons pas fini de lutter. Notre imagination est au pouvoir, pas au parloir derrière des barreaux politiciens ou patronaux. Notre histoire, c’est l’histoire de mecs et de nanas, ils s’en sortent.

Dans les blés murs y’a des fleurs sauvages

On fait blocage pour pas vivre en cage

On the road again again