Discours FSU de Saint-Nazaire
19 octobre 2010

Désespérement dérisoire la violence
Qui prend la forme d’une canette,
Qui se cache derrière une cagoule
L’esprit romantico-embrumé
Avec la honte de montrer un visage, miroir de l’esprit.
Si manipulation il y a,
C’est celle qui utilise la violence de rues
Pour mieux cacher les violences d’État.
Honteuse la violence
Qui commande les forces bleues
Dans un déploiement tellement démesuré
Que ça sent la manipulation bassement calculatrice
Visant à discréditer un mouvement de foule,
Dont le seul crime est d’être inquiet pour son avenir
Et de celui des générations qui suivent.
Populiste, la violence
Exercée sur la jeunesse par ceux qui accusent
Comme par ceux qui se défendent de la manipuler.
Dans un cas comme dans l’autre, l’image qu’on leur renverrait
Serait qu’ils sont tellement cons qu’ils ne sauraient pas penser par eux mêmes.
Quelle drôle de société qui accorde à son avenir le droit de fermer sa gueule
Ou d’être soupçonné d’incapacité de penser,
Mais d’être, à Treize ans, en âge d’être entôlé.
Jeunesse, on vous offre un avenir lobotomisé.
Pourtant la jeunesse est manipulable
Elle porte par exemple le nom de Rama Yade
Croissante, la violence
Exercée sur le travail
Par une minorité peu scrupuleuse
Qui n’a qu’une ambition
Celle de se goinfrer sur le dos des salariés.
Fabricant de chômage et de la précarité
Se cachant derrière la dure loi du marché et de la compétitivité.
Ils ont vider de son sens le mot « travail »
L’homme est un loup pour l’homme.
Inacceptable la violence
Qui s’exerce sur les femmes
Amputée d’un quart de salaire d’homme
Sous prétexte qu’elles ont croqué dans la pomme,
Et dont le crime majeur est de passer trop de temps à élever leur progéniture.
Quel drôle de siècle qui marche à reculons
Au point de ne plus se rappeler que pour faire des mômes,
Il faut théoriquement être deux.
L’homme est un loup pour la femme.
Condamnable la violence
Exercée sur les fonctionnaires
Qu’on supprime par wagons entiers pour progressivement les faire disparaître.
Aujourd’hui un monde propre c’est un monde débarrassé de ses étrangers et de ses fonctionnaires
Intolérable, la violence du mensonge
Qui promettait de ne pas toucher au retraites,
Qui promettait de travailler plus pour gagner plus
Et qui se traduit par : travailler plus et plus longtemps
En contrepartie de salaires gelés, de pensions rabaissées
Sans recours possible à des mamies zinzins
Car nos mamies à nous vont retourner au turbin
A retardement la violence
Qui nous demande de patienter jusqu’en 2012
Quand on pourra remplacer Sarkozy
Par le sauveur du FMI
Celui-là même qui, à la Grèce
A imposé un plan
Qui les laisse sur le flanc
Mais sur lequel spéculent les libéraux
Alors, pour la retraite à 60 ans en 2012
La loi nous le permettra peut-être de nouveau
Mais dans la réalité, au boulot on ira tout pareillement crever.
Délégation piège à con.
Aujourd’hui, nous sommes encore plus nombreux qu’hier
Parce que chaque jour nous fait prendre collectivement conscience
Que nous ne voulons plus de ces violences
Que nous ne voulons plus de ces bassesses
Que nous entrons dans la danse
Pour un autre partage des richesses
Et quand le pouvoir nous offre cette ultime violence,
Celle du silence jeté comme un mépris
Aux organisations syndicales, aux manifestants et au peuple tout entier
Il ne nous reste qu’une solution :
Tout comme le pompier allume un contre feu pour éteindre l’incendie,
Faisons taire les moteurs,
Faisons taire les entreprises,
Faisons taire les industries,
Les services publics, les lycées et les facultés
Et nous verrons quel silence aura raison de l’autre.

Jeunes, salariés, chômeurs, retraités de tout le pays unissons nous.

Marcel LE BRONZE