Qu’il n’y aura plus de misère
Peut-être song’ront-ils un jour
A nous qui serons morts mon frère
Nous qui aurons aux mauvais jours
Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l’amour
Qu’ils connaîtront alors mon frère
Camarades !
Avec le Québécois Raymond Levesque, qui a écrit cette chanson d’espoir à Paris, en 1956, pendant la guerre d’Algérie, je viens ici, à l’occasion du 1er mai, tenter de conjuguer l’espoir, la fête et la revendication populaire.
Un jour, notre syndicalisme réuni en session extraordinaire convoquera une commission encore plus extraordinaire de réunification.
Guidés par des principes rassembleurs et rassemblés,
Conscients de nos responsabilités, nous déclarant atterrés,
Conscients des graves dangers mondialisés,
Définitivement consternés de nos divisions,
Nous prendrons alors la résolution de cette réunification.
Au-delà des couleurs de peaux, des ethnies, des frontières, nous aurons à nous poser la question fondamentale du vivre ensemble de l’humanité face aux oppressions, aux fanatismes religieux ou politiques, aux dogmes économistes. Notre syndicalisme reviendra aux sources de la solidarité, pas du principe de concurrence, fut-il libre et non faussé.
Nous exigerons 2 que les richesses produites par les hommes soient redistribuées au plus grand nombre.
Nous condamnerons 3 de manière absolue le saccage de la planète qui n’appartient à personne sinon à nos enfants encore à naître.
Nous saluerons 4 et 5 les brèches ouvertes par les travailleurs sans papiers
qui n’ont pas commis d’autre crime que celui de travailler… sans papiers.
Nous condamnerons en outre 6, 7 et 8 les concepts cyniques d’immigration choisie qui passent l’homme au crible de la chair à patron et 9 nous réclamerons la régularisation de tous sans la confondre avec la naturalisation.
Nous nous déclarerons solidaires 10 de tous les exclus de la modernité
capitaliste 11 à moins que ce ne soit du capitalisme moderne incrusté de
virtuel bien réel : le poids des maux, nos gueules en photos.
Nous condamnerons dans les termes énergiques les gouvernants, femmes et hommes politiques qui nous diront 12, 13 et 14 de travailler plus et plus longtemps pour toujours gagner moins
15 nous demanderons expressément aux alternances politiques qu’elles se taisent si elles n’ont pas mieux à faire que ce qu’elles disent : rien ne sert de maquiller les silences
16 nous condamnerons solennellement ceux qui nous mentent sur les retraites
17 en faisant le choix d’ouvrir de nouveaux marchés financiers par mise à mort des solidarités
18 jeunes, le MEDEF et ses alliés ne vous feront pas de quartier : la retraite à 70 ans n’est pas une fatalité !
19, 20, 21 nous sauverons nos services publics, notre école de la République restera laïque, n’en déplaise à Saint Nicolas, aux saintes familles et grands argentiers.
22 nous défendrons l’hôpital public, la santé n’est pas un marché.
23 nous obtiendrons le maintien de la protection sociale et de toutes les solidarités
24 nous refuserons qu’on mette nos vies aux enchères, comme le gaz, les énergies, l’eau et pourquoi pas l’air…
25 et 26 nous gagnerons la campagne contre la haine, contre la bêtise anti fonctionnaires, pour empêcher la destruction de la fonction publique et du bastion syndical qu’elle représente encore pour tous les salariés.
27 nous protègerons le code du travail 28 nous ne considérerons plus que les grandes dépendances sont d’abord un coût social alors qu’elles imposent une priorité envers ceux qui parmi nous sont les plus faibles.
29, 30, 31, 32 on se déclarera solidaires, solidaires et solidaires, toujours pour des conquêtes sociales.
Quand avec Raymond Levesque on vivra d’amour, dans un syndicalisme pas seulement rassemblé mais réunifié, ce sera tous les jours le 1er mai… Si…
33 c’est Fillon
34 Et Sarkosy qui l’a dit.
Didier HUDE