Depuis un an, les personnels de l’UFR de droit et de sciences politiques de l’université de Nantes alertent les autorités sur « le danger grave et imminent concernant la santé mentale et physique » qu’ils encourent, en raison « des charges anormales et excessives de travail » (message du 10 décembre 2021). Dans son rapport du 2 juin 2022, le Comité hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) du campus Tertre a apporté des éléments pertinents illustrant cette situation.

Ces personnels ont salué « l’effort engagé par la Présidence de Nantes Université », mais ont dû constater l’incapacité de la Présidence à mettre en œuvre « un plan pluriannuel de rattrapage du taux d’encadrement administratif et pédagogique et de soutien aux doctorants », et, tout en réaffirmant leur attachement au service public et au principe d’une université ouverte à tous les bacheliers, ils se trouvent contraints à adapter les effectifs des nouveaux étudiants aux moyens effectifs dont dispose l’UFR.

La FSU soutient pleinement la demande des personnels de l’UFR de droit et des sciences politiques de mettre en œuvre un plan pluriannuel de rattrapage du taux d’encadrement administratif et pédagogique et de soutien aux doctorants, afin de former l’ensemble des étudiants dans de bonnes conditions.

Elle rappelle que cette situation, partagée par beaucoup d’autres composantes des universités françaises, est le résultat direct des politiques libérales de mise en œuvre de la Loi Responsabilité des Universités (LRU) par les gouvernements successifs. Loin d’accompagner le développement des universités, ces politiques n’ont eu de cesse de réduire les moyens, en les concentrant sur les filières sélectives et en favorisant le secteur universitaire privé.

Malgré les promesses liées aux politiques de regroupement et l’attribution très sélective de fonds concentrés sur des projets de recherche labellisés « d’excellence », le service public de l’enseignement supérieur n’a cessé de se dégrader :

  • Le sous-encadrement est organisé par les gouvernements qui refusent d’abonder les budgets et limitent le nombre des postes mis au recrutement ;
  • Cette politique pèse lourdement sur les conditions de travail de tous les personnels en contraignant les titulaires à faire des heures complémentaires et au recrutement d’un personnel vacataire et précaire de plus en plus nombreux ;
  • Le potentiel de recherche en est directement affecté : insuffisance du nombre d’universitaires, de doctorants, de BIATSS, alors que, parallèlement, se multiplient les tâches consacrées à la gestion ;
  • Se multiplient enfin les tentatives de développer des modes de recrutement en dehors des garanties apportées par les instances nationales (chaires dites « junior »).

Pour la FSU, il est grand temps de mettre un coup d’arrêt à ces politiques de dégradation du service public. Elle appelle toutes les composantes de l’université de Nantes à établir un état des lieux ainsi qu’un plan de rattrapage de leurs taux d’encadrement.