La rentrée sociale en Loire Atlantique a été marquée par des moments forts, qui ont permis de montrer au gouvernement que les chaleurs estivales ne nous avaient pas liquéfiés. Le meeting intersyndical auquel avaient été invités les secrétaires généraux de la CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, UNL, FIDL a pris un caractère national. Il a placé notre département en avant-scène de la mobilisation pour voir la loi Travail abrogée. Jusqu’au bout nous avons maintenu la pression dans la rue, tout en rappelant que la manifestation publique n’est qu’un moment qui vient ponctuer des mobilisations qui se passent aussi ailleurs. La manifestation du 15 septembre n’était pas un « baroud d’honneur », comme se sont plus à le dire certains médias. Si nous avons la lucidité de reconnaître que les mobilisations n’étaient pas par leur nombre à la hauteur de la contestation, nous pouvons cependant continuer à porter fort la revendication de l’abrogation de cette mauvaise loi, tournée contre les salariés et les privés d’emploi, résultat d’un choix de société qui ignore l’humain. Les enquêtes continuent à le montrer : une grande majorité de la population n’en veut pas.

Le bilan social est édifiant : perte de pouvoir d’achat et dégradations des conditions de vie pour les retraités, chômage officiel en progression, pauvreté croissante (près de 10 millions de Français vivent avec moins de 1 000 euros par mois), conditions de travail intenables à Pôle emploi, dans les hôpitaux, et dans tous les services publics… Partout on rogne et on coupe dans un pays qui s’illustre encore et toujours par son titre de champion d’Europe pour servir les dividendes aux actionnaires du CAC 40. La loi Travail est un outil d’exploitation des salariés. L’alternance médiatiquement annoncée en 2017 a les mêmes desseins dans ses cartons, parfois en pire mais de la même inspiration. Les cibles à venir ? La Fonction Publique et son statut, la remise en cause de la protection sociale et des principes solidaires qui fondent une société.

Nous n’avons pas d’autre choix que de maintenir la mobilisation, en recherchant d’autres formes d’action dans l’espace public mais surtout sur les lieux de travail, au plus près des salariés, des chômeurs, des retraités, des jeunes : ouvrir des espaces d’explications des enjeux. La FSU continuera cette lutte là, dans une approche interprofessionnelle et en engageant des actions en lien avec les autres organisations syndicales, pour dénoncer encore et toujours l’impasse des diktats libéraux et leurs effets mortifères, pour penser le monde et son économie, et pour que les peuples ne soient plus au bout du bout ceux qui trinquent toujours.

Catherine TUCHAIS