Nous aurions dû/pu traiter sereinement dans cet éditorial des mandats du congrès de Metz, de la sortie future du COVID, des mobilisations du mois de mars. Mais un autocrate en a décidé autrement et a modifié sensiblement l’atmosphère dans de nombreux endroits du globe. L’attaque guerrière et meurtrière contre l’Ukraine d’un Poutine enivré de pouvoir, qui en fixe seul l’ampleur et la temporalité, nous laisse aujourd’hui dans l’effroi. Elle ne doit pas en tant qu’organisation syndicale de défense es travailleurs et des travailleuses et de la paix nous laisser sans réaction. Car cette guerre a des répercussions tant sur l’économie – hausse conséquente des coûts des matières premières, du blé- que sur les relations entre les États. Le sentiment d’être à l’abri d’un conflit militaire est balayé quand Poutine fait référence à la puissance nucléaire russe et que cette menace est clairement destinée aux pays occidentaux.

La FSU s’oppose à cette guerre et apporte son soutien plein et entier aux Ukrainien·es. Elle demande la fin du conflit, le retrait immédiat de l’armée russe et une paix durable pour les peuples ukrainien et russe. Tout doit être fait pour accueillir les réfugié·es : les convois humanitaires doivent pouvoir se rendre en Ukraine et il est important, dans un élan de solidarité, que les mobilisations pour la paix auxquelles appelle la FSU avec ses partenaires syndicaux, les partis politiques et associations soient massives. Le principal espoir réside dans la résistance de la population ukrainienne et dans l’aspiration au changement des peuples de Russie et du Belarus, d’où l’urgence et la nécessité d’un soutien au peuple ukrainien et à la paix dans les manifestations organisées depuis le 24 février.

Les répercussions économiques seront nombreuses et comme toujours, les plus pauvres, les plus précaires seront les premières victimes de la hausse des prix. Les aides aux entreprises seront vraisemblablement activées comme lors du COVID. Surprenant interventionnisme de l’Etat dans l’économie quand les libéraux nous expliquent depuis des années que c’est contre-productif, que le capitalisme doit gérer l’économie mondialisé. Surprenant recours aux aides publiques sous forme de bons d’achat, de prime énergie quand il suffirait d’avoir une réelle politique salariale avec une hausse conséquente des salaires, des pensions et des allocations. Mais, là aussi, les libéraux expliquent que c’est contre-productif. La journée d’action interprofessionnelle du 17 mars a rappelé l’urgence d’une politique salariale que l’on soit travailleur·euse du privé ou du public.

La guerre contre l’Ukraine a fait presque passer inaperçue la publication du rapport du GIEC, et pourtant cette attaque est aussi largement guidée par les désirs insensés de contrôle absolu de Poutine sur les sources d’énergie – enjeux de notre siècle. Le rapport confirme les premières annonces des mois passés : si rien ne se passe rapidement, on court à la catastrophe avec des hausses constantes des températures, des giga incendies, la montée des eaux, des migrations massives pour fuir, entre autres, la famine, … Là aussi, il y a urgence à agir et à vulgariser les nécessaires décisions à prendre rapidement pour lutter contre ce dérèglement. La manifestation du 12 mars et la prochaine le 25 mars sont autant d’occasion pour faire de cette lutte une priorité nationale. La FSU de Loire Atlantique prendra à chaque fois ses responsabilités et, conformément à ses mandats, défendra ces appels à sauver nos environnements et à revendiquer un autre monde.

Face à ces destructions protéiformes auxquels nous sommes confronté·es, le Plus jamais ça ! est un cri qui apparaît comme d’autant plus nécessaire.

Catherine TUCHAIS et Bernard VALIN