CONVERGEONS POUR UNE NOUVELLE RÉSISTANCE !

Le programme du gouvernement Macron, ce ne sont pas les jours heureux :

  • Loi de travail XXL ou comment remettre en cause « le droit du travail et le droit au repos » ;
  • Assurance chômage ou comment faire du chômeur le responsable de sa situation de privé d’emploi ;
  • Formation professionnelle où on s’apercevra bientôt que l’argent vaut moins que le temps (Je fais bien sûr référence à la réforme du Compte Personnel de Formation bientôt crédité en euros plutôt qu’en heures)
  • Bascule de cotisation sociale en CSG ou comment prendre dans la poche des retraités et des fonctionnaires pour recoudre sans la remplir une poche des salariés du privé ;
  • Comité d’Action Publique pour 2022 ou comment licencier des milliers de fonctionnaires ;
  • Rénovation du système de retraites ou comment détruire le principe de solidarité intergénérationnel, parce le libéralisme c’est le droit à la liberté et à la responsabilité de capitaliser pour ses vieux jours, les premiers de cordée n’ont pas à être ralenti par ceux d’en bas ;
  • Loi Pacte et privatisations ou comment poursuivre la braderie du patrimoine commun constitué en 1945.

Le gouvernement est tellement obsédé par tout ce qui s’est mis en place après-guerre que même le quotient familial est dans le collimateur.

La seule création du Conseil National de la Résistance que Macron ne semble pas vouloir remettre en cause, c’est L’ENA.

La rafale de réformes vise le modèle social français issu du mouvement de progrès impulsé par la Résistance et veut se défaire des grands principes du CNR : retraite par répartition, universalité des prestations, statut de la Fonction Publique, démocratie sociale et économique par la co-gestion des partenaires sociaux.

Les macronomics ne sont pas une invention de la dernière présidentielle. Je cite Denis Kessler, ancien vice président du Medef qui en 2007, quelques mois après l’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy constatait : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ! ».

Ils ont raison les macronomics, les régimes spéciaux, le statut des cheminots, même s’ils oublient que ce sont des compagnies privées qui ont construit, bien avant la création de la SNCF, une corporation d’ouvriers du rail, ça coûte trop cher pour une entreprise gérée selon les intérêts du CAC 40.

Mais voilà, il y a un autre intérêt au transport par le rail, comme pour la gestion des barrages hydroélectriques ou des aéroports : l’intérêt général… celui qui prend en compte l’écologie et l’humain… celui qui permet à chacun, même s’il habite dans une zone rurale, de pouvoir prendre le train ou d’envoyer son enfant à l’école du village.

Il n’y a pas de Services publics sans Fonctions Publiques sinon il y a marchandisation du service, l’usager devient client. Il n’y a de Services publics qu’avec des fonctionnaires-citoyens dont la responsabilité, l’indépendance et la neutralitésont garantie par leur système de carrière et leur mode de recrutement.

Face à la crise financière de 2008, nombreux sont ceux qui ont été obligés d’avouer le rôle crucial d’ « amortisseur social » de notre service public.

Les statuts, ce ne sont pas les personnels qu’ils protègent prioritairement, mais l’accès pour toutes et tous aux droits à l’éducation, à la culture, à la santé, à la sécurité, à la mobilité…

En 1995, Pierre Bourdieu est venu Gare de Lyon pour apporter son soutien, je cite : « à tous ceux qui luttent depuis trois semaines contre la destruction d’une civilisation associée à l’existence du service public, celle de l’égalité républicaine des droits… »

Il y a plus de vingt ans, le discours du sociologue livrait l’une des clés de la période que nous vivons, ce qui paraît moderne dans le bonapartisme libéral de Macron est chose ancienne déjà. Je cite : « Cette noblesse d’Etat, qui prêche le dépérissement de l’Etat et le règne sans partage du marché et du consommateur, substitut commercial du citoyen, a fait main basse sur l’Etat ; elle a fait du bien public un bien privé, de la chose publique, de la république, sa chose. »

Ne pensons surtout pas que le néolibéralisme n’a pour but que d’affaiblir l’Etat. Le Macronisme, c’est aussi un interventionnisme étatique qui introduit dans la sphère publique des logiques du capitalisme pour se défaire de l’intérieur des principes des services publics.

Comme en 1995, je cite de nouveau Pierre Bourdieu : « Ce qui est en jeu, aujourd’hui, c’est la reconquête de la démocratie contre la technocratie : il faut en finir avec la tyrannie des « experts », style Banque mondiale ou FMI, qui imposent sans discussion les verdicts du nouveau Léviathan, « les marchés financiers », et qui n’entendent pas négocier, mais « expliquer » (…) »

Si toutes et tous nous nous retrouvons aujourd’hui dans la rue, c’est parce qu’il y a une volonté commune et partagée : celle de défendre un projet de société solidaire et au service de l’intérêt général. Parce qu’ils ont pour mission la redistribution des richesses et la lutte contre les inégalités, les services publics et les agents qui les font vivre en sont le vecteur. Les défendre, c’est défendre tous ensemble une société construite sur la justice sociale, l’égalité d’accès aux droits, et la cohésion des territoires. Nous ne laisserons pas ce gouvernement briser ce modèle social qui fait notre socle commun et qui est la condition pour une démocratie digne de ce nom.

Ensemble Convergeons pour une Nouvelle Résistance !