LA LUTTE CONTINUE, CE GOUVERNEMENT EST FOUTU !

Une pierre
Deux vitrines
Trois abribus
Quatre fossoyeurs
Un hôpital
Des manifestants pris en otage
Un raton laveur
Une douzaines de journées
Un rayon de soleil
Une lame de fond
Quatre-vingt mille comptés
Quatre heures trente de piétinement
Un monsieur décoré de la légion d’honneur
Un autre raton laveur

Un inventaire à la Prévert.

Quelle connerie, 49-3, assignations à résidence, interdiction de manifester et… 49-3 !

En se voulant premier ministre de l’austérité autant que de l’autorité, le matamore de Matignon verse dans l’amalgame, dans la haine anti-syndicale, confondant à l’envi manifestants, syndicats et, entre guillemets, « casseurs ».

Si nous étions supporters de la Mannschaft, nous déclarerions avoir un raton laveur dans notre jardin. Le raton laveur, cet animal politique qui ronge les droits sociaux et qui fait semblant de nettoyer sa politique alors qu’il l’a trouvé dans la poubelle des autres.

En s’attaquant au Code du Travail, ce gouvernement s’en prend aujourd’hui à 18 millions de salariés du privé et au 850 000 du public qui sont de droit privé, demain aux 5 millions et demi d’agents des Fonctions publiques, après-demain à la vie intime de tous et toutes. Le Code du Travail est essentiel pour qu’une vie ne soit pas soumise à la subordination.

La loi El Khomri omet de défendre les droits des humains qui dépendent du travail contre les exigences de la productivité, de la rentabilité, de la compétitivité, de la flexibilité.

La loi El Khomri c’est : « adapter les droits du travail aux besoins de l’entreprise » comme l’a annoncé François Hollande dès septembre 2015.

La loi El Khomri ne s’attaque pas qu’aux salariés, elle s’attaque aussi au salariat. Ghislaine Oppenheimer le rêvait pour les jardiniers du Sénat, le MEDEF pour tous, tous auto-entrepreneurs, tous Chauffeurs de VTC. Voilà des gens qui peuvent rouler 20 heures par jour, 110-120 heures par semaine ; qui mangent dans leur voiture ; ne versent aucune cotisation sociale ; doivent supporter les frais de carrosserie quand ils surviennent, verser 25% de la course à Uber qui ne fait que mettre en relation… Le chauffeur VTC n’a pas d’autre relation. Pas de salaire, pas d’horaire, pas de médecin du travail, pas d’inspection du travail, pas de contrat de travail, aucune obligation. Le chauffeur VTC paye sa voiture, son essence, son assurance, et gère ses clients. C’est du post-esclavage… et l’article 27 permet de ne plus le contester !

Installée dans la durée, l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF parvient à maintenir seule un axe de résistance fort contre le patronat, ses alliés gouvernementaux et politiques. Malgré des violences qui ne lui incombent pas et desservent sa lutte, l’opinion publique demeure favorable au retrait du projet de régression des droits du Travail voulu par le gouvernement. Il ne se trouve vraiment que de pseudos syndicats pour croire que c’est en licenciant plus facilement qu’on créera de l’emploi. Si cette loi passe la France rejoindra les pays qui ont déjà appliqué la volonté européenne d’harmonisation par le bas des législations du Travail, avec ses cortèges de précaires et nouveaux pauvres à temps partiel contraint.

Notre lutte, celle de l’intersyndicale, participe de ce non global à l’austérité. L’austérité tue : le droit de manifester, le droit du travail et avec lui tous ses régimes dérogatoires dont… le statut de la Fonction Publique !

Pendant les soldes démocratiques, pendant les vacances, la lutte continue. Ce gouvernement est foutu.

Erick LERMUSIAUX