1936 : poussé par le front populaire Léon Blum fait voter les congés payés, la semaine de quarante heures et les conventions collective. 80 ans plus tard, cornaqué par le MEDEF, Hollande veut renverser la hiérarchie des normes et permettre à chaque entreprise de faire sa loi.
Mais nous sommes là.

74 % de la population contre le projet de loi travail. Barrages et blocage de l’économie qui montent en puissance. Nous entrons dans le troisième mois de conflit toujours aussi déterminés.

Déterminés à lutter contre cette loi travail qui serait l’aboutissement d’un quinquennat anti-social. De l’ANI au Macron, et du Macron à la loi des patrons ! Avec pour horizon la disparition des fondamentaux de la protection sociale et l’asservissement au capital, Hollande tente de ruiner l’espoir populaire. Il n’y aurait pas d’alternative !

La loi travail que le gouvernement veut imposer est la contre-réforme la plus grave de ces dernières années. La pierre angulaire de ce texte, c’est l’idée que la relation de subordination existant entre un salarié et son patron tend à devenir obsolète avec l’évolution du travail et du salariat. Auto-entreprenariat, télé-travail, ubérisation. Le progrès quoi !

Nous ne sommes pas dupes. Le salarié reste à la merci du patron s’il n’est pas protégé par des garanties collectives encadrées par la loi.
Le code du travail a été construit au travers de nombreuses luttes, depuis 150 ans, pour compenser cette subordination. À l’inverse du droit civil qui ne considère que des individus supposés égaux, le code du travail reconnaît l’existence de droits collectifs, négociés et régis par la loi selon une hiérarchie des normes protectrices. C’est de ces conquêtes ouvrières dont le patronat et le gouvernement veulent se débarrasser !

La loi Travail c’est le dynamitage du Code du travail, des Conventions collectives, et demain, des statuts dans la fonction publique.

Son rejet massif par l’opinion, par le syndicalisme de transformation sociale et par la gauche non libérale, donne lieu, depuis plusieurs mois à un véritable réveil social.

Majoritairement, les salariés, les jeunes, les privés d’emploi, les retraités, ont compris que : « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! ». Nous avons choisi de lutter pour défendre les principes fondateurs de la solidarité collective et gagner de nouveaux droits sociaux pour les salariés.

Ne nous y trompons pas ! Un gouvernement minoritaire dans l’opinion et à l’assemblée, qui ferme le débat parlementaire avec le 49-3, nous envoie le message que les droits sociaux et la démocratie n’ont plus droit de cité dans ce pays.

Ce gouvernement abandonne le droit des salariés d’un état démocratique à la loi des patrons. Il bâillonne la démocratie parlementaire. Refuse d’entendre le peuple. Son premier ministre claironne qu’il ira jusqu’au bout. Après avoir tout tenté pour discréditer notre lutte : la violence provoquée, les images chocs, l’utilisation de l’état d’urgence pour interdire les manifestations, la soi-disant e prise d’otages des consommateurs… Il compte maintenant sur la surenchère des sénateurs de la droite décomplexée qui, n’en doutons pas, saura jouer son rôle pour faire croire que sa loi serait modérée. Il espère dans la puissance abrutissante de l’industrie du ballon rond pour détourner la combativité salariés. Ce gouvernement prend l’eau ! Mais pour qui nous prend-on ?

Soyons nombreux pour lui dire que les jusqu’au boutistes n’ont pas de légitimité dans notre état démocratique.

Soyons fiers de notre engagement dans ce combat,

Soyons fiers de renouer avec les grandes luttes et les résistances du mouvement ouvrier.

La majorité, la démocratie et la modernité sont du côté de ceux qui luttent pour la défense et l’extension des droits sociaux !
Nous sommes majoritaires M Valls.
Nous sommes la démocratie M Hollande.
Nous sommes la richesse de ce pays M Gattaz !

Alors, sans état d’âme, amplifions nos mobilisations jusqu’au retrait de cette loi _ par nos actions dans nos entreprises ou nos services, _ par la participation massive à la votation citoyenne organisée par l’intersyndicale et par la journée de grève et de manifestation nationale du 14 juin !

Erick LERMUSIAUX