Ce mois de décembre 2017 est marqué par une situation sociale et politique paradoxale. La politique mise en place par le président Macron et ses ministres apparaît de plus en plus clairement pour ce qu’elle est : une politique libérale sur le plan économique et social, au service d’une minorité très riche. Pourtant, les mobilisations restent difficiles à construire et la convergence que nous espérions à la rentrée ne s’est pas encore réalisée, loin s’en faut. Les ingrédients de la riposte sociale sont pourtant réunis : sur le modèle de Thatcher ou Reagan, Macron s’en prend à toutes les garanties sociales historiquement construites (protection sociale, code du travail, assurance chômage) et au service public dans son ensemble (notamment par la baisse des postes entamée dès l’an prochain). Il prévoit de s’attaquer à une réforme de l’assurance maladie, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, avant de conclure dès janvier 2018 par le dossier des retraites. Toutes les catégories de la population, hormis les catégories très favorisées, sont ciblées : retraité-es, salarié-es, chômeuses et chômeurs, ainsi que les jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur.

L’ensemble des mesures préfigure bien la mise en place d’une société mettant à mal les solidarités collectives et faisant la part belle au monde de la finance, tout en affaiblissant le rôle de correction des inégalités sociales joué par les services publics.

La FSU 44 continue de travailler à dépasser cette situation paradoxale en construisant les luttes partout où ses militant-es sont présent-es : dans la mobilisation contre les ordonnances travail, sur les droits des retraitées, pour le soutien aux mineurs étrangers isolés, etc.

Si la riposte sociale ne se décrète pas, elle se construit avec toutes et tous les salarié-es et notamment les syndiqué-es. Il n’y a pas de fatalité, et les atteintes au droit du travail devront être inlassablement dénoncées tout comme chaque entrave au droit d’exercice d’une action syndicale qui ne soit pas seulement l’arrangement dans le cadre d’un dialogue social cherchant la plupart du temps à anesthésier toute pensée et proposition contraires. Convaincus de la nécessité d’un mouvement associant salariés du privé et du public, jeunes et retraités afin d’établir le rapport de forces nécessaire, nous poursuivons avec vous le travail d’analyse et d’explication du sens des projets gouvernementaux et proposerons des initiatives et des formes d’action aptes à rassembler.

Mary DAVID, Céline PELLA et Catherine TUCHAIS