Nos exigences pour 2020

En ce début d’année, messieurs Macron, Roux de Bezieux, Fink, ce ne sont pas des vœux que nous voulons vous présenter mais nos exigences pour 2020.

Comme en 2019 et pour les cents prochaines années, nous ne voulons pas d’une retraite par points. Tous les modèles qui existent, que ce soit en France avec l’ARGIC-ARCO, ou en Europe, la Suède pour ne citer qu’elle, nous ont appris que la valeur du point n’était jamais garantie. Et lorsqu’il varie, c’est toujours à la baisse, jamais à la hausse. Messieurs Escure, Chabanier et Berger ne l’ont pas encore compris.
Nous exigeons de pouvoir à tout moment de notre vie pouvoir calculer le montant de notre future pension.

Comme l’imaginait la loi de 1946, nous voulons une retraite décente. Une retraite à 1 000 euros, en dessous du seuil de pauvreté, n’est pas une retraite décente. Monsieur Philippe n’a rien compris à l’esprit du Conseil National de la Résistance.
Nous exigeons le SMIC comme minimum d’une retraite complète.
Nous exigeons un revenu de remplacement à 75% du revenu net, calculé sur les 10 meilleures années ou les 6 derniers mois.
Nous exigeons que les pensions, parce qu’elles sont un salaire différé, soient indexées sur les salaires.

Comme toutes les luttes sociales depuis des décennies, des siècles, nous voulons construire des droits humains en progrès. 62, 64, 66 ans… voilà un avenir du siècle dernier qui a pour horizon le XIXe.
Nous exigeons un âge légal de départ à 60 ans et des mesures pour permettre à ceux qui ont connu des métiers pénibles de partir plus tôt.
Notre société a changé, notre système de retraite doit s’adapter…
Nous exigeons de comptabiliser les années d’étude et la précarité chez les jeunes.
La société ne change pas assez…
Nous exigeons l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, seule vraie solution pour qu’il n’y ait pas d’inégalité à l’âge de la retraite.

Nous ne sommes pas dupes. Pour une vie meilleure pour nous, nos enfants, nos petits enfants, il nous faut un autre avenir économique. La part du PIB accordée aux retraites est passée de 4% en 1946 à 14%. Nous ne voulons pas que le compteur reste bloqué, comme ne peut-être figé le taux des cotisations patronales.
En 20 ans, la production de richesses dans notre pays a doublé, nous en exigeons une autre répartition en taxant les produits financiers, en mettant fin aux exonérations des cotisations patronales.

Messieurs Macron, Roux de Bezieux et Fink, il y a belle lurette que nous ne croyons plus au Père-Noël, ni aux bonnes résolutions. Nous n’attendons rien de votre part ni en 2020, ni dans l’avenir. La transformation du Chef de l’Etat annoncé au printemps pour éteindre l’incendie des Gilets jaunes n’a été qu’un feu de paille. Le 2e acte du quinquennat avec un président à l’écoute est déjà clos.

La sécurité sociale de l’avenir « naîtra de nos mains » comme le disait déjà Ambroise Croizat en 1946.

Depuis près de 40 jours, les salariés de la SNCF et de la RATP portent le fardeau médiatique et financier de la grève. Emmanuel Macron et Edouard Philippe cherchent à gagner par jet de l’éponge. Ils débutent des rounds de négociations en espérant le pourrissement de la contestation citoyenne. « En même temps », cher à la macronie, ils accélèrent l’examen du projet de retraite à points qui sera présenté à partir du 17 février en procédure accélérée. Laisser s’éterniser de pseudos négociations et couper l’herbe sous le pied des grévistes.

Ces prochains jours et semaines sont donc décisives.

Nous ferons nos comptes plus tard, le salaire perdu aujourd’hui pour nos journées de grève n’est rien comparé à la baisse programmée de nos pensions.

En grève aujourd’hui pour ne pas crever au travail demain.

Gagnons aujourd’hui pour ne pas perdre demain.

C’est aujourd’hui que se construit notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits enfants.

Aujourd’hui par une grève forte, généralisée, frappons là où ça leur fait mal… au portefeuille là où il range leur cœur.