Malgré les conséquences humaines et sociales désastreuses de la crise sanitaire, le gouvernement poursuit la mise en œuvre de ses politiques de régressions sociales. Les aides aux entreprises ne sont pas conditionnées à des mesures de défense des emplois. Les suppressions de postes et de moyens dans les services publics se poursuivent alors que les agent·es -soignant·es, enseignant·es… comme de nombreux·es premier·es de corvée supportent les conséquences de la pandémie.

Les luttes engagées et réussies depuis plusieurs semaines dans différents secteurs professionnels montrent la disponibilité et la volonté des salarié.es à s’opposer aux politiques menées par le gouvernement. Ces mobilisations sont dans la continuité du mouvement social de l’an dernier contre le projet de démantèlement du système de retraites actuel, par répartitions. Le mouvement social a montré sa capacité à être dans la rue, à débattre pour défendre notre système de retraite solidaire, intergénérationnel. Il est de notre responsabilité à rester vigilant·es car à tout moment le gouvernement peut rouvrir ce dossier malgré l’approche des présidentielles. Sur cette question, nous avons un autre projet que celui du gouvernement : le renforcement du système par répartitions avec une revalorisation du niveau des pensions, une éradication des inégalités femmes/hommes, la garantie des droits familiaux et le maintien des pensions de réversion dont notre société a besoin. Ces revendications peuvent se concrétiser, c’est un choix de société supposant une autre répartition des richesses.

Il en va de même sur la sécurité sociale qui faut renforcer et non détricoter toujours plus. Ainsi, le texte sur la protection sociale complémentaire, s’il peut être vu comme une avancée pour les salarié.es des collectivités territoriales, nous éloigne davantage du 100 % sécu, renforce à court terme le pouvoir des mutuelles et prépare l’arrivée des assurances privées. Il nous faut rappeler que la sécu est à nous, salarié.es des secteurs privé et public, retraité.es, ensemble des citoyen.nes, et qu’il nous faut ·collectivement la défendre et la renforcer.

Le plan de relance affiché par le gouvernement n’est en rien un plan de rupture avec les politiques de casse de l’emploi, de pression sur les salaires et sur les conditions de travail et d’affaiblissement de la protection sociale. Il plonge une grande partie de la population et notamment la jeunesse dans la précarité et la pauvreté.

Rien pour les petits salaires. La ministre du Travail annonce, presque comme une provocation, une revalorisation du SMIC en dessous d’1% pour 2021, ce qui fera passer le taux horaire de 10,15 à 10,25 €.

Rien non plus pour les 1ers de corvée : exposés depuis le début de la pandémie, toutes et tous devront attendre une hypothétique négociation dans leurs secteurs professionnels fin 2021.

Rien pour les soignants qui dénoncent un plan Ségur au rabais et beaucoup de professionnels oubliés.

Rien pour l’ensemble des fonctionnaires dont le point d’indice reste gelé.

Rien pour les personnels de l’éducation nationale alors que le simulacre de concertation autour d’un Grenelle de l’éducation déserté par une majorité d’organisations syndicales accouche de propositions prônant entre autre la rémunération au mérite et à la carte.

Les chiffres sont clairs : 47% des jeunes s’inquiètent pour leur emploi et le taux de chômage des jeunes a dépassé les 20%. Le second confinement les a fait plonger dans l’extrême précarité. Nombre d’entre elles et eux ne mangent pas à leur faim. A cela s’ajoute la difficulté de suivre les cours à distance, la peur de l’échec et une détresse psychologique forte. Avec ses mesures insuffisantes, restrictives et incohérentes, le gouvernement sacrifie toute une génération !

Pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d’emplois, de fermetures d’entreprises ou restructurations et réductions de services. Les réformes successives, contestées fortement, facilitent les licenciements et les suppressions de postes dans le privé comme dans le public. Là encore, ni plan de relance, ni plan de rupture mais la poursuite du même objectif libéral de casse de l’appareil productif et des services publics.

Les gagnants sont bien toujours les mêmes et ainsi les entreprises les moins touchées par la crise seront celles qui bénéficieront le plus des baisses d’impôt.

Ce constat impose de contrôler et de conditionner socialement et écologiquement les aides publiques. Nous exigeons un véritable plan de soutien des revenus des plus fragilisés ou précaires. Nous exigeons un véritable plan de rupture avec les politiques néo-libérales menées depuis plusieurs décennies. Nous affirmons que la réponse aux besoins de toute la population, l’avenir de la jeunesse et la réussite de la transition écologique imposent la création de millions d’emplois. Cela passe aussi par le partage et la réduction du temps de travail, par l’augmentation des salaires et pensions.

Être en capacité de produire des médicaments, du matériel médical et de protection après la période que nous traversons ne peut plus faire débat.

En cette période où l’exécutif, sous couvert d’état d’urgence, se pense tout puissant nous devons d’autant plus fortement porter un autre projet de société et leur rappeler sans cesse que dysfonctionnements d’aujourd’hui ne sont que les conséquences de leurs manquements et abandons d’hier.