Bonjour à toutes et tous,

Bientôt un mois que la Première Ministre a annoncé le projet de recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation à 43 annuités.

Bientôt un mois que toutes les organisations syndicales de salariés, CFDT, CGT, FO, CFE/CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires, ont construit une réponse commune et lancé des mobilisations interprofessionnelles.

Bientôt un mois que les sondages, au fil des explications gouvernementales, ne cesse de montrer des Français de plus en plus opposés, 70% aujourd’hui.

Bientôt un mois qu’une pétition de refus a été lancée qui réunit près d’un million de signataires.

Nous sommes des millions depuis plusieurs semaines à rejeter la brutalité de ce projet qui prévoit le recul de l’âge de départ à la retraite, nous sommes des millions à nous mobiliser pour refuser les justifications mensongères du gouvernement.

Parce que le conseil d’orientation des retraites prévoit lui-même qu’il n’y aura pas de dérive majeure à notre système, parce que notre système des retraites n’est pas en danger, parce que ce système de retraites est même excédentaire de plusieurs milliards d’euros.

Parce qu’un quart des salariés les plus pauvres sont déjà décédés à 62 ans.

Parce que l’espérance de vie en bonne santé se situe entre 63 et 64 ans et que contrairement à ce qui est dit l’espérance de vie stagne et ne progresse plus.

Parce qu’un ouvrier passe moins de temps à la retraite car tout simplement, il meurt beaucoup plus tôt.

Parce qu’aujourd’hui 1 personne sur 2 qui part à la retraite n’est plus en emploi, mais au chômage, en arrêt maladie, en invalidité. 18 % sont aux minimas sociaux.

Parce que l’allongement de la durée des cotisations va baisser les pensions et aggraver la précarité (RSA, chômage, maladie…) en accentuant le déficit de l’assurance maladie et baisser le niveau de notre protection sociale.

Parce que la réforme va renforcer les inégalités femmes-hommes, les femmes étant victimes de l’inégalité salariale, souvent à temps partiel avec des carrières incomplètes. Même le gouvernement a dû en convenir.

Parce qu’un recul de l’âge légal aura un impact négatif sur l’accès des jeunes à l’emploi alors que 17 % des moins de 25 ans sont au chômage (10 points de plus que la moyenne).

Parce que la pénibilité des métiers existe et n’est pas reconnue, malgré ce que veut nous faire croire le gouvernement. Rappelons-nous qu’en 2017, cette même majorité a supprimé des critères de pénibilité pour 90 % des concernés et que la réforme se propose de ne prendre en compte qu’un salarié en pénibilité sur 10.

Parce que la retraite à 1200 € brut est conditionnée à une carrière complète à temps plein au smic et que ces 1200 € ne seraient donc touchés que par une poignée de personnes.

Parce que le dispositif carrière longue serait réduit par la réforme et que certains se verraient travailler 1 année de plus pour en bénéficier.

Parce que l’index senior actuellement proposé n’est nullement contraignant pour les entreprises et qu’employer les seniors supposent de revoir leurs conditions de travail ce dont le gouvernement ne parle pas.

OUI, il faut revoir le partage des richesses, Les dividendes du CAC 40 s’accroissent d’année en année. Le gouvernement distribue 150 milliards tous les ans aux entreprises sans contrepartie clairement identifiée et sans contrôle systématiquement remonté.

NON, il n’y a pas de problème de financement insurmontable des retraites, il y a un problème d’emploi. Maintenir les séniors en emploi en aménageant leur fin de carrière, augmenter les salaires, mettre fin aux inégalités femme-homme, ou encore mettre fin aux exonérations sans aucun contrôle sont autant de solutions pour augmenter le volume des cotisations.

Nos organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la pseudo-concertation avec le gouvernement de proposer d’autres solutions. Elles n’ont été prises en compte qu’à la marge et pour mettre quelques touches positives pouvant servir sa communication.