S’opposer au projet de société de flexibilité et d’uberisation

Au risque de passer pour un iconoclaste, c’est de salaire dont je vais parler, d’un salaire que les libéraux veulent étouffer : le salaire brut. Celui qu’on ne regarde pas comme si seul comptait le salaire net en bas de la feuille de paie. Mais non, c’est le salaire brut qui compte !

Le salaire net on vit avec au mois le mois

Le salaire brut on vit avec tout au long de la vie.

Le salaire net nous permet de consommer et de vivre quotidiennement.

Le salaire brut nous permet de faire face à tous les aléas de la vie, quand nous avons besoin de logement, quand nous sommes en charge de famille, quand nous sommes malades, quand nous avons un accident du travail ou une maladie professionnelle, quand nous sommes au chômage, et quand nous sommes en retraite.

Les cotisations ne sont pas des impôts, elles sont obligatoirement pré-affectées à ce pourquoi elles sont collectées, elles vont directement dans les différentes caisses de Sécurité sociale.

Les cotisations ce ne sont pas des « charges » comme ils le disent, c’est une partie du salaire mutualisée et redistribuée à chacun selon ses besoins. C’est l’essence même de la solidarité dans notre pays.

Voilà pourquoi nos organisations syndicales revendiquent une augmentation du SMIC et des salaires en brut : augmenter le salaire brut, c’est augmenter notre solidarité.

Quand Macron a fait mine de redonner du pouvoir d’achat en transférant les cotisations sociales sur la CSG, il nous fait le coup du bonneteau, nous donner un peu à la fin du mois pour nous en prendre tout au long de la vie. Comme il le fait en transformant le CICE en allègement des cotisations patronales, en exonérant les heures supplémentaires ou la prime exceptionnelle dite « Gilets Jaunes »… Tout cet argent, c’est dans la poche de notre protection sociale, dans la poche des privé·es d’emploi, dans la poche des malades, dans la poche des retraité·s qu’il a été pris.

Pour nous opposer au projet de société de flexibilité et d’uberisation, cet argent, il nous faut le reprendre en réformant l’assiette des cotisations patronales, en taxant les produits financiers… Il nous faut le reprendre pour que toutes et tous puissent vivre dignement dans notre pays, pour que la baisse du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté devienne enfin une priorité de notre république.

Erick LERMUSIAUX