LES « MINORITAIRES » SONT LÀ, TOUS ENSEMBLE, DEBOUT !

Emmanuel Macron, ce serait l’ultra moderne attitude selon Madame Figaro mais sa stratégie politique est aussi ancienne qu’un proverbe : « Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage ».

Claironner qu’à l’Université française, l’entrée se faisait par tirage au sort jusqu’à oublier que cela concernait 1% des étudiants, 1% de trop, permet de passer sous silence qu’à la rentrée 2017 il y avait 280 000 étudiants de plus que six ans plus tôt et dans le même temps les facs ont perdu 7 000 postes.

S’indigner des 47 milliards d’euros de dettes de la SNCF et de ces cheminots avec leur statut et leur retraite onéreuses permet de masquer la responsabilité de l’Etat et son obsession des LGV pour relier les métropoles entre elles.

En marche forcée, Macron, l’ultra moderne certitude, veut imposer sa société à la France : une société où la sélection est LA solution pour éviter l’échec dans l’enseignement, une société où la privatisation est LA solution pour les missions de service public.

L’ultra modernité de Macron c’est l’ultra libéralisme.

L’ultra modernité du libéralisme c’est le retour au 19e siècle.

Ce que veut Macron, c’est une société sans statuts :

  • sans statut de salariés avec la casse du code du travail,
  • sans statut de cheminots avec la réforme de la SNCF,
  • sans statut de fonctionnaires avec les propositions d’Action Publique 22,
  • Mais aussi sans Sécurité sociale avec la remise en cause de son financement par le salaire socialisé.

Un statut, des institutions sociales, c’est porteur de droits, c’est l’ultra moderne inquiétude pour Macron.

Ce n’est pas seulement en économie que Macron prône la doctrine du choc, il allume toutes les mèches sociales en même temps espérant créer un état de sidération. La stratégie du choc, l’ultra moderne promptitude.

Gardien-ne-s de prison ; avocat-e-s, magistrat-e-s et greffier-ère-s, éboueurs, salarié-e-s des EHPAD, d’Air France, de Carrefour, de Ford, d’EDF et d’ENGIE ; infirmier-ère-s et médecins, étudiant-e-s et enseignant-e-s-chercheurs, cheminot-e-s, fonctionnaires, retraité-e-s… notre coagulant s’appelle la macronomic. « Minorités » au pluriel, nous clamons haut et fort le refus du bonapartisme libéral et de son projet qui visent à détruire un modèle social de redistribution des richesses, d’égalité d’accès aux droits d’apprendre, de se loger, de se former, d’être soigné, de travailler, d’être protégé et reconnu dans son travail.

Quand le président de la République parle de « la tyrannie de certaines minorités », il sait de quoi il parle, celui qui a été élu par 44% des inscrits, celui qui doit sa majorité à l’Assemblée à 57% d’abstention… l’ultra moderne solitude. Macron le dit lui même, il est président « par effraction ».

C’est pour cela monsieur Macron, Monsieur le Président de la République, que nous sommes en marche, dans la rue, aujourd’hui. Et nous le serons encore de nombreuses fois du 1er mai au 22 mai… au moins. Nous sommes en grève pour créer une alternative à ces politiques qui transforment le pays en vaste marché. Nous sommes tous ensemble pour que les projections pour 2050 du 1er rapport sur les inégalités de Thomas Piketty et Lucas Chancel ne se réalisent pas, pour que les 1% des premiers de cordée ne profitent plus deux fois plus de la croissance que les 50% des « plus bas », pour que le patrimoine privé cesse de s’enrichir en appauvrissant l’Etat, pour que les inégalités de revenus dans le monde cessent d’augmenter encore et toujours.

Pour finir comme j’ai commencé, un proverbe, africain celui-là : « Peu importe la lenteur de la course, tu seras toujours plus rapide que ceux qui restent sur leur divan. »

Monsieur Macron, Monsieur le Président, de votre divan regardez par la fenêtre, les « minoritaires » sont là, debout ! Toutes et tous ensemble pour un avenir solidaire.