Pour la troisième fois, Monsieur le président nous fait l’honneur d’une visite de courtoisie Pour ne pas nous expliquer que la logique politique qu’il défend :

  • continue de mettre les chantiers sous perfusion avec 1 à 2 bateaux par an, quand depuis des années la stratégie du « tout paquebot » est dénoncée et qu’aucune perspective sérieuse de diversification n’est annoncée,
  • persiste à supprimer des milliers d’emplois industriels
  • menace les chantiers navals, Aérolia, Airbus, MAN diésel, Le Port martitme Nantes, Saint-Nazaire, Bobcat et les autres qui font de notre région la troisième région industrielle de France.

Ce ne sont pas des images de campagne pré électorale dont les salariés ont besoin.

Quand la politique gouvernementale et le MEDEF contribuent à libéraliser toujours un peu plus l’Europe,
quand la politique gouvernementale fait semblant de ne pas avoir le choix que de se faire dicter ses actes par cette Europe,

quand cette Europe accélère la destruction des emplois industriels .

quand les emplois qui restent sont précarisés, CDDisés, sous-payés, sous-traités,

quand cette Europe se fait autoritaire et transforme le non d’un peuple en un oui de technocrate.

quand cette Europe lamine les Services Publics au non du moins d’État et du marché libre et non faussé,
quand cette Europe voit arriver une crise qu’elle a, en grande partie, elle même fabriquée,

Cette Europe là et l’État français sauvent les banques sur le dos des contribuables nationaux.
cette Europe et l’État français travaillent à la disparition de la dette des États, c’est à dire à la disparition de ses fonctionnaires pour laisser le champ libre aux prédateurs de la finance.
Et en bon élève, l’État français court après un triple A, pour ne pas se faire gronder par les triples buses technocratiques de Bruxelles.
Cette Europe là et l’État français , au nom des mêmes dogmes libéraux, bousillent l’organisation de l’hôpital, éloignent les Services Publics des usagers, dérégulent le remboursement des médicaments, suppriment des postes d’enseignants,
Cette Europe là désindustrialise une partie de l’Europe au nom d’une meilleure répartition de la rentabilité pour les grassouillets membres du clubs du CAC40.

Cette Europe là et l’État français culpabilisent le salarié français de coûter trop cher pour qu’il puisse mieux digérer sa précarité ou pour qu’il comprenne mieux pourquoi il est au chômage. Pourquoi aussi il doit se bouger pour retrouver vite un emploi précaire ou devenir un salaud de fainéant voire pire, de disparaître des statistiques.

Seulement voilà ! A Saint-Nazaire comme ailleurs le salarié du secteur privé, l’ouvrier, le chômeur et le fonctionnaire en ont raz le casque de chantier ou raz le bonnet d’âne . Ils sont plus que jamais unis dans un même combat.

Saint-Nazaire est attachée à ses emplois industriels et elle entend bien que ces emplois ne soient plus de la chair à patron trop soucieux de nourrir l’actionnaire plutôt que les vrais producteurs de richesses.

Saint-Nazaire est attachée à des Services publics de qualité au service des citoyens et non au service de vos amis les grandes fortunes qui lorgnent sur un marché juteux , comme le préconise le traité de Lisbonne,
Saint-Nazaire a de la mémoire, et ne vous pardonnera pas la réforme des retraites contre laquelle la FSU a pleinement lutté dans l’intersyndicale pour son retrait. Une autre réforme était possible, une autre réforme est encore possible.

A Saint-Nazaire nous ne voulons pas de votre Europe, nous voulons une Europe politique dont l’action est tourné vers l’intérêt des peuples.

A Saint-Nazaire nous avons appris à lire et à réfléchir à l’école que vous êtes en train de détruire à coup de suppressions de postes, à coup d’augmentation d’élèves par classe, de dynamitage de la formation des jeunes enseignants, de mauvais traitements des personnels, de menaces, de sanctions.

A l’école où nous avons appris à lire et à réfléchir, ce ne sont pas vos promenades électorales qui commanderont nos choix. On voit le destin qu’a eu la promesse orale du « travailler plus pour gagner plus ». Nos choix seront guidés par la lecture des programmes. Et ce qui vaut pour les uns, vaut pour les autres.

Lors de la bataille contre votre réforme des retraites, nous avons collectivement pris conscience qu’un autre partage des richesses était possible.

Un autre partage des richesses, voilà ce qui, désormais, guide nos choix.
Tous ceux qui nous proposeront un programme politique de nature à accélérer le monde vers cette course folle à la richesse de quelques uns contre l’intérêt des peuples et des salariés resteront l’objet de notre courroux

Tous ceux qui nous proposeront un programme politique de nature à nous adapter au mieux à ce monde dont les règles du jeux sont écrites par quelques uns, pour quelques uns et contre l’intérêt des peuples et des salariés feront l’objet de notre courroux.

La FSU fera dans la rue et aux tables de négociations ce que les citoyens feront dans la rue et dans les urnes.

A la FSU, nous sommes tenaces et n’avons pas la patience d’attendre une hypothétique alternance.

C’est dès aujourd’hui que nous voulons remettre le monde sur ses pieds et vos promenades propagandistes n’y changeront rien.

Marcel LE BRONZE