Emmanuel Macron, l’homme qui murmure aux oreilles du MEDEF, des actionnaires, a inventé le concept du nouveau monde pour se faire élire. Mais, force est de constater que la supercherie ne tient plus. Sa politique néolibérale n’a pour objectifs que de permettre aux riches de s’enrichir toujours plus et ce sur le dos des salarié.es, de démanteler les acquis sociaux, de faire de la violence policière une pensée d’état. Les exemples sont toujours plus nombreux : suppression de postes de fonctionnaires, diminution des droits des salarié·es avec la réforme de l’assurance chômage, transformation du CICE en baisse de cotisation patronale retraites…
Les régressions sociales sont bien la marque de l’ancien monde, hostile aux droits des salarié.es, à leurs organisations syndicales et à toutes les formes de revendications ou de contestations. Le mécontentement social est inscrit dans la durée et dans tout le pays : hôpitaux, pompiers, enseignant·es, police, agriculteur·trices, salarié.es du BTP, Gilets Jaunes…
Les 23 et 25 novembre, à l’appel des collectifs Femmes, des milliers de personnes ont défilé contre les féminicides, pour le renforcement des droits des Femmes et pour dénoncer l’apathie du gouvernement. Les mesures annoncées par E Philippe sont loin du compte, comme l’ont été celles pour le secteur hospitalier.

L’ancien monde ne recule devant rien et, par son projet sur les retraites, entend une énième fois détruire des acquis sociaux. En voulant démanteler le système de retraites par répartition, sous couvert de plus de lisibilité, de justice et d’équité, le gouvernement, entend enterrer un système de solidarité intergénérationnel qui fait ses preuves (taux de pauvreté des anciens le plus faible d’Europe) au profit d’un système individualiste qui verra un alignement des pensions par le bas, en particulier pour les personnels de l’éducation qui verront leur pension amputée d’au moins 30 % ! Système qui de plus, ouvre la voie à une introduction généralisée de la capitalisation et des fonds de pension pour les plus aisé·es
Le système par répartition n’est pas parfait mais sa suppression ne résoudra en rien les inégalités existantes, notamment celles relatives aux différences de salaires et à la durée des carrières, entre les Femmes et les Hommes. En revanche, le projet gouvernemental programme la paupérisation des retraités par une baisse drastique et généralisée des pensions. La FSU revendique d’autres mesures pour les futur·es et les actuel·les retraité·es : hausse du niveau des pensions, hausse des cotisations patronales retraites, utilisation des fonds retraites créés sous Jospin pour financer la hausse des pensions… Le gouvernement a les moyens de ne pas toucher au système actuel. Son objectif est d’obliger la capitalisation par des banques et sociétés d’assurance aux mains des ami.es de Macron.

Ce jeudi 5 décembre ne peut être qu’une étape de la mobilisation pour obtenir la fin de la casse des acquis sociaux, pour une société plus juste, plus égalitaire dans laquelle les services publics jouent pleinement leur rôle. Une société qui permet aux salarié·es de quitter leur emploi avec une pension à taux plein sans avoir à capitaliser ni à recourir aux fonds de pension. Le partage des richesses doit permettre un rééquilibrage des salaires, des pensions à destination des salarié.es et non en faveur des actions et des dividendes.

La FSU prend ses responsabilités en dénonçant avec l’intersyndicale le projet Macron-Delevoye, elle demande son retrait et appelle les salarié.es à participer aux AG sectorielles pour débattre des suites de l’action. La reconduction du mouvement y compris par la grève doit être envisagée. Après ce jeudi noir, nous devons construire des journées noires, noires de monde, capables de faire reculer ce gouvernement et ses projets anti-sociaux. Le samedi 7, journée de manifestation contre la précarité, doit un nouveau temps de mobilisation unitaire dénonçant la politique d’austérité et néolibérale de Macron, elle doit une autre étape dans la lutte contre le projet de démantèlement du système des retraites.

Bernard VALIN