Cher·es camarades,
La FSU tient à rendre hommage aux Iraniennes, au peuple iranien qui luttent depuis plusieurs jours contre un État qui les prive de libertés et de droits. La FSU tient aussi à dénoncer les provocations d’un groupuscule d’extrême droite hier lors du rassemblement pour le droit à l’avortement. Cela montre bien que ce droit doit toujours être défendu face à l’obscurantisme.
En appelant les travailleurs et travailleuses, les précaires, les privé·es d’emploi et les retraité·es. à cette journée de grève interprofessionnelle, les organisations syndicales CGT FSU Solidaires entendent porter leurs revendications de transformation sociale pour réclamer une autre politique. Nos revendications sont à même de s’opposer aux politiques libérales régressives menées par le gouvernement Borne.. Ce dernier ne prend pas la mesure de la crise sociale que nous connaissons et reste sourd face à l’accroissement de la pauvreté, de la précarité. Cet hiver, nombre de personnes auront à choisir entre se chauffer et se nourrir. Les réponses apportées ne répondent décidément pas à la réalité. La crise énergétique pèse déjà fortement sur la population, particulièrement les plus précaires, tandis qu’aucune mesure réelle n’est prise pour une transition écologique juste. Le gouvernement se contente d’incitations à des économies d’énergies culpabilisantes, tandis que d’autres pays européens s’engagent dans la taxation des superprofits des entreprises du secteur énergétique et que d’autres mettent en place des passes ferroviaires gratuits ! La succession de chèques (chèque énergie, chèque carburant) ne fait pas une politique sociale.
Ce qui fait une politique sociale juste, c’est l’augmentation des salaires, des pensions, des minimas sociaux et des bourses. Tout ce que le gouvernement ne veut pas, dans un pays où les profits des entreprises ont augmenté de 50% en 10 ans et où le taux d’imposition a reculé de 10%. Les 3,5% d’augmentation de salaires des fonctionnaires, les 4% d’augmentation de pensions ne correspondent ni à l’inflation galopante du moment ni au plan de rattrapage nécessaire après des années de gel du point d’indice ou de baisse des pensions. Une réelle augmentation rendrait plus attractif les métiers de l’enseignement, de l’hôtellerie et de la restauration, du bâtiment … La pénurie de main d’œuvre s’explique principalement par des salaires trop bas et des conditions de travail dégradées. Ce qui fait une politique sociale juste, c’est une autre répartition des richesses. Il faut taxer les superprofits des multinationales qui voient leur chiffre d’affaire exploser sur le dos de la guerre en Ukraine. Il faut rétablir l’ISF, augmenter l’impôt sur la production et non pas le supprimer comme le souhaite le gouvernement. Il est urgent de taxer les actionnaires et leurs dividendes qui profitent du travail de millions de travailleurs et travailleuses pour « arrondir leur fin de mois ». Ce qui fait une politique sociale juste, c’est un gouvernement qui impulse une augmentation des salaires partout en imposant au patronat l’obligation de négocier avec les syndicats. Et pas seulement dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires.
Enfin, on ne peut pas fermer les yeux sur la montée de l’extrême droite partout dans le monde et principalement en Europe. Le néolibéralisme en creusant toujours plus les écarts entre les pauvres et les riches, en reléguant les habitant·es des zones rurales toujours plus loin des centres de décisions, en supprimant les services publics de proximité, est en partie responsable de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Le dernier exemple est proche, il s’agit de l’Italie où la candidate d’un parti post fasciste est arrivée en tête et va devenir Première ministre. En refusant de répondre à la crise fermement, E Macron prend le risque que le RN gagne encore des voix. Parti qui se vante d’être devenu respectable.
Il est de notre responsabilité, à nous syndicats de transformation sociale, de lutter pour un autre monde, pour la justice sociale, pour le respect des minorités et des droits, pour mettre en avant des alternatives. En continuant les mobilisations, en nous opposant unitairement aux régressions annoncées sur l’assurance chômage, les retraites, nous ferons avancer nos idées et ferons reculer celles nauséabondes de l’extrême droite, comme nous ferons reculer le libéralisme. La FSU s’y engage et entend œuvrer avec ses partenaires à de nouvelles initiatives dans les prochaines semaines.
Bernard Valin