Hier, la France était illuminée par des milliers de flambeaux. Plus d’une centaine de rassemblements se sont tenus sur l’ensemble du territoire. Avec le même mot d’ordre que le 5 décembre : retrait du projet de retraites à points. Le gouvernement est embourbé face à cette mobilisation sans précédent tant dans sa durée que dans ses modalités. Nos camarades des ports dont celui de Nantes-St Nazaire, en continuité de celles et ceux de la SNCF et de la RATP, bloquent l’économie pour défendre les droits de tou·tes les salarié·es des secteurs privé comme public. L’opinion publique continue de soutenir majoritairement ce mouvement social.

Et pourtant, chaque jour, nous apprenons une nouvelle régression pour les salarié.es à la lecture de ce projet. Ainsi, les fonctionnaires vont devoir participer à la hauteur de 3 milliards pour que l’équilibre des cotisations retraites soit atteint. Les contractuel.les de la fonction publique à hauteur de 2 milliards. Ajoutez à cela le gel du point d’indice jusqu’en 2022 et tout le monde aura bien compris le ressenti du gouvernement à l’égard des agents des services publics. Les salarié·es du privé verront aussi leur pension baisser drastiquement et le gouvernement s’en satisfait en invoquant sa grande arnaque : messieurs mesdames pour survivre demain, capitalisez dès aujourd’hui. Exprimant là tout son dédain pour celles et ceux qui n’en auront pas les moyens.

Les négociations engagées ont pour objectif de valider définitivement l’âge pivot à 64 ans puis à 65 ans. Le patronat et le MEDEF peuvent se frotter les mains car aucune hausse de cotisations ne sera annoncée alors que c’est un des leviers possible pour financer les retraites et qui ne serait que justice au regard des milliards versés sans contre partie au patronat via entre autre le CICE.

Les solutions existent pour améliorer le système actuel et le maintenir : hausse des t-cotisations patronales, des salaires, égalité salariale entre les femmes et les hommes… Ce projet de retraite porté par E Philippe et soutenu par des organisations syndicales qui ont décidé d’accompagner le néolibéralisme est aussi un projet social inéquitable et injuste. Le fossé se creuse entre la minorité la plus ultra riche de notre pays et le reste de la population. 7 milliardaires ont plus que 30 % de la population. Il s’agit bien de la question du partage des richesses qui est au cœur de ce projet. Comment, sur le dos des salarié.es, permettre aux ami.es de Macron de continuer à s’enrichir ? En installant un système par points qui oblige à la capitalisation, qui permet la baisse drastique des pensions et l’appauvrissement des retraité.es.

Comme dans de nombreux secteurs, à l’éducation nationale, les mobilisations contre le projet de retraites continuent, celles contre la réforme du bac et les E3C s’amplifient. Le ministre et les rectorats tentent soit de minimiser la contestation soit de recourir aux menaces pour faire plier les enseignant·es et les lycéen·nes engagées dans les actions. La FSU condamne le recours de plus en plus systématique à la répression contre les lycéen·nes en mouvement dans leur établissement et les violences policières qui les accompagnent. Elle s’indigne des menaces de sanctions à l’encontre d’élèves qui n’ont fait que participer à des mobilisations.

Enfin, un petit mot sur le préfet d’Harcourt qui se confond d’excuses suite à ses propos sur la bioéthique. Nous attendons toujours ses excuses à défaut de sa démission sur les violences policières qui émaillent les cortèges nantais, sur la mort de Steve Maia Caniço.

La FSU continuera de dénoncer les violences policières qui ont eu lieu lors de nombreuses manifestations contre des manifestant-es mais aussi les arrestations arbitraires qui ont lieu et qui s’attaquent, par conséquent, au droit à manifester.