Ce 8 mars, journée internationale des droits des Femmes, se déroule dans un climat particulier car il s’inscrit dans la mobilisation contre la réforme des retraites décidée par le gouvernement Borne. Cette loi met à mal le système de retraites des travailleuses et travailleurs en général, des Femmes en particulier.

La FSU a décidé de mettre en avant des premières de cordée de la Fonction Publique : les Agentes Territoriales Spécialisées des Ecoles Maternelles et les Accompagnantes d’Elèves en Situation de Handicap.

Les ATSEM jouent un rôle essentiel auprès des enfants et aux côtés des enseignant·es qu’elles assistent au quotidien. Leur engagement et leur investissement ont été reconnus, les ont rendu visibles pendant la crise du covid, mais il faut que cela se traduise maintenant par des décisions concrètes ! Cette reconnaissance doit passer par une revalorisation des salaires et par l’amélioration des conditions de travail.

ATSEM, c’est une profession qui demande une qualification, des formations, un niveau de responsabilités. Leur présence renforce le fonctionnement de l’école maternelle et permet une entrée facilitée dans les apprentissages pour les élèves scolarisés. Exercé très majoritairement par des femmes le métier est marqué par la précarité, les temps de travail non complets subis, la pénibilité, l’usure professionnelle liées à la charge et aux conditions de travail…

Ces professionnelles de la petite enfance sont en très nette majorité des femmes (99, 6 % des effectifs), d’une moyenne d’âge supérieure à celle des fonctionnaires territoriaux : 23,5% ont plus de 55 ans (au 31 décembre 2014). Parmi les agents titulaires, 1 sur 5 exercent sur des emplois à temps non complet. Les ATSEM sont particulièrement exposées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, avec une très forte prévalence de TMS : entre 70 et 85% des causes d’Accident du Travail-Maladie Professionnelle

Bien qu’il n’existe pas de statistiques spécifiques à l’échelle nationale, l’absentéisme pour raisons de santé y est considéré comme généralement plus élevé que la moyenne de la fonction publique territoriale. La fréquence des accidents de travail est également plus importante.

La réforme des retraites prévue dans le projet Macron Borne est pour elles une attaque forte car peu d’entre elles atteindront les 43 annuités du fait de leur carrière hachée et les conditions de travail étant ce qu’elle sont, aller jusqu’à 64 ans est inacceptable.

Les AESH, en majorité des femmes, sont dans une situation identique à celle des ATSEM. Elles exercent un rôle prépondérant des les écoles et établissements scolaires. Leur présence auprès des élèves en situation de handicap permet leur inclusion dans les classes ordinaires. Malgré cela, les gouvernements successifs refusent de sortir les AESH de la précarité en les titularisant, en les augmentant et en leur proposant des contrats de 35 heures.

Avec le projet de réforme des retraites, les AESH sont sous le coup d’une triple peine.

D’abord, l’allongement de la durée de cotisation leur est particulièrement préjudiciable du fait de carrières souvent incomplètes.
Ensuite, les temps partiels imposés par le ministère donnent lieu à des salaires, puis à des pensions de retraite, très faibles.
Enfin, les AESH sont soumis·es au régime général et non au code des pensions : leur retraite est calculée sur les 25 meilleures années et non sur les 6 derniers mois.

Avec cette réforme, les AESH, qui subissent des salaires parmi les plus faibles de la Fonction publique, vont devoir travailler plus longtemps pour des retraites toujours aussi basses. Le report de l’âge et l’allongement de la durée de cotisation discriminent particulièrement les femmes et renforcent les inégalités femmes-hommes : or, les AESH sont très majoritairement des femmes, les effets de décote et les inégalités de pensions seront donc encore aggravés pour elles.

La FSU, avec toute l’intersyndicale, est déterminée à faire retirer ce projet de réforme des retraites, et le réaffirme à l’occasion de ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Nous continuerons la mobilisation jusqu’à la victoire. La FSU appelle à participer massivement à la manifestation du samedi 11 mars, à participer à tous les initiatives interprofessionnelles (blocages, tractages …) et à être en grève massivement la semaine prochaine pour remettre la France à l’arrêt.

Laurence Gabillard-Riveneaud