En ce 1er mai, journée internationale des travailleur·euses instaurée en mémoire des ouvriers états-uniens qui au prix d’un combat long et meurtrier obtinrent le passage aux huit heures dans les entreprises, la FSU apporte son soutien total au peuple ukrainien qui subit depuis plusieurs semaines la folie guerrière de V Poutine. Nous apportons aussi notre soutien aux milliers de Russes qui s’opposent à la guerre au péril de leur vie. Nous réaffirmons la nécessité d’un cessez le feu immédiat, le départ des troupes russes et une solution négociée sous l’égide des Nations-Unies qui garantisse une paix durable et le droit de l’Ukraine au respect de ses frontières.

Ce 1er mai marque le début du deuxième quinquennat d’E Macron, président très très mal élu. Si nous ne pouvons qu’être soulagés de l’échec immédiat de Marine Le Pen à entrer à l’Elysée, le maintien d’E Macron nous oblige à prévoir dès maintenant des cadres unitaires de mobilisations car ce sont les politiques libérales qu’il a menées dans la continuité de ses prédécesseurs, leur captation de toutes les richesses produites et leur lot d’individualisation et de dégradation des conditions de vie qui favorisent la progression continue du RN. E Macron a présenté un projet électoral qui entend bien accélérer ces politiques produisant ressentiment et désespérance sociale, aggravant les inégalités, divisant la société. Ses intentions réaffirmées pendant la campagne de continuer sa politique de casse des solidarités en remettant en cause les retraites et les services publics, en prévoyant d’accélérer la fragilisation du service public d’éducation et du statut de ses personnels, en liant l’obtention du RSA à du travail gratuit sont inacceptables. Nous combattrons pied à pied leur mise en œuvre. Les annonces de B Le Maire sur un possible 49.3 pour faire passer en force les attaques contre les retraites montrent que le logiciel néolibéral du président est inchangé.

Les syndicats avec les travailleur·euses, les retraité·es, les étudiant·es, les privé·es d’emploi doivent dès maintenant travailler à des initiatives unitaires pour faire capoter ce projet du monde d’avant. Nous savons que les services publics sont de nouveau menacés par un E Macron fait la part belle au système privé contre le public. Le scandale des EPHAD prouve pourtant ce qu’engendre en souffrance et négligence la mise au marché de l’humain, et la marchandisation des services publics est un leurre libéral qui pénalise l’ensemble de la population mais touche encore plus les classes sociales défavorisées. La FSU sera vigilante sur les questions concernant l’Ecole car cinq ans de JM Blanquer l’ont mise à genoux. Le management libéral, le mérite, Parcoursup, les suppressions de postes …, toutes ces réformes ont démantelé le service public d’Education et pénalisé des milliers de scolaires. Une autre École est possible avec plus de moyens, d’ambitions, de respect des personnels. La FSU s’opposera à toute poursuite de ces réformes comme elle s’opposera aux velléités macroniennes de s’attaquer au statut de fonctionnaires des enseignant·es, comme à tout le statut de la fonction publique.

Forte de sa légitimité à s’exprimer et à revendiquer, la FSU entend donc poursuivre et amplifier les mobilisations pour imposer dès maintenant d’autres politiques économiques, sociales et environnementales. Des jeunes de lycées et d’universités se sont mobilisés ces dernières semaines : il faut rassembler ces dynamiques pour imposer un autre projet de société, porteur d’espoir dans l’avenir. La FSU continuera de porter ses revendications dans les jours à venir mais aussi à l’occasion des élections législatives. Elle entend ainsi prendre toute sa part pour y porter les aspirations du monde du travail à rebours du programme néolibéral du président élu. La campagne électorale a également permis l’émergence d’une volonté de rupture avec le libéralisme et les politiques écocides. Le mouvement social peut et doit construire le rapport de forces nécessaire en s’appuyant sur cette volonté de rupture.

Lors de ce 1er mai mai, nous revendiquons la nécessité de construire un puissant mouvement social unitaire, inscrit dans la durée, exprimant l’exigence de mesures porteuses de progrès pour toute la société, en faisant de la transition écologique, de la justice sociale, de la défense des acquis sociaux, du renforcement des services publics, de la hausse des salaires, des pensions, des allocations des éléments incontournables de ce mouvement. Si nous voulons un autre monde éloigné de celui de Jupiter, de son dogme libéral et sécuritaire, cela passera par des campagnes d’informations, la construction de cadres collectifs de débats, des mobilisations unitaires. La FSU prend ses responsabilités et s’impliquera dans à la construction de ce monde alternatif.

Bernard VALIN