Allons z’enfants de la partie !
Le jour des poires est arrivé !
Contre nous y’a la tyrannie !
Des Profits et de l’Elysée !
Le saviez-vous ?
Au pays de l’Humanité d’aujourd’hui
L’Économie n’est pas au service des Hommes.
Ce sont les Hommes qui sont au service de l’Économie.
Il faut consommer pour vivre autant que vivre pour consommer.
Au pays de l’Humanité d’aujourd’hui
Le politique se retrouve valet de l’économique.
Il lui sert sa soupe, son velouté d’oseille, à l’échelle mondiale.
Intelligent bétail de la « valeur travail », l’homme nouveau est fait pour travailler.
S’il a un emploi, selon son mérite, il travaillera plus pour gagner plus.
S’il n’a pas d’emploi, pour le motiver, il ne sera plus indemnisé.
L’homme industrialisé, pour bénéficier de la retraite, devra aussi travailler plus, mais pour gagner moins.
Au pays des gogos on troque des emplois contre des bénéfices et de la liberté de marché.
Au pays des Sarkos les présidents sont des rois… de l’argent.
Au pays du lingot tout doit se payer et rapporter.
Au pays de Parisot on troque le Code du Travail contre des avantages fiscaux, des exonérations d’impôts, on rêve de syndicats collabos.
Au pays du magot, la puissance publique vend ses services à la puissance du fric.
Au pays du bingo, une fois recyclés comme biens de consommation, la santé, l’éducation, les transports, l’énergie, la poste, la sécu, les retraites, l’eau, et l’air pur doivent dégager des bénéfices.
Au pays des dingos, on maquille des Grenelle pour pas polluer les airs, massacrer la planète, raser l’Amazonie, réchauffer la banquise mais attention : sans toucher aux profits de la libre entreprise.
Et voilà ! V’la le corpo de la FSU qui a encore dérapé ! Au lieu de nous faire un discours sur les salaires et l’emploi, il nous fait du politique en lieu et place de syndical !
En cette journée de grève de fonctionnaires, on pourrait avoir un bon vieux slogan syndical, bien causant médiatiquement du style : Fillon du pognon ! Tout le monde comprendrait. Les grévistes veulent des sous, du pouvoir d’achat ! Eh ben non, raté.
Ce n’est pas parce que nous avons un président populiste qu’il faut faire du raccourci de pensée. Nous voulons plus que du salaire. Nous voulons de la redistribution des richesses produites. Au lieu d’opposer les salariés entre eux, nous voulons affirmer que salariés du privé et du public ont des intérêts communs. Si nous ne réussissons pas nos convergences, c’est de notre faiblesse que ce gouvernement triomphera en imposant un contrat social dévastateur pour le socle même de notre République.
Nous sommes convaincus de la nécessité de cette convergence des luttes syndicales. C’est pourquoi, dès le 18 octobre, la FSU a appelé dans notre département à l’action interprofessionnelle aux côtés des salariés des régimes spéciaux. À Nantes et Saint-Nazaire, nous étions plus d’un millier, en grève et dans la rue. Pourtant la FSU ne syndique pas parmi les régimes spéciaux. On fait ça « bénévolement ». Depuis 1993 et 2003, nous sommes soumis au régime général des 40 annuités, à l’indexation des retraites sur les prix. Alors pourquoi nous battre avec les cheminots, la RATP, l’énergie et bien d’autres alors que notre combat a déjà été perdu ? Tout simplement parce que le combat des cheminots, des conducteurs de métro, des gaziers et électriciens est notre combat. Il constitue une digue de défense pour l’ensemble des salariés et retraités. La défaite des régimes spéciaux ne peut qu’ouvrir la voie à d’autres régressions pour tous, cela nous le savons.
Aujourd’hui, débattons ensemble des conditions à réunir pour la poursuite de l’action. Il nous faut renouer avec les utopies ouvrières à l’origine même du syndicalisme français. Renouer avec les sentiments qui font les solidarités vraies. Partageons nos joies, nos douleurs, notre mémoire et nos espoirs. Les mouvements sociaux et syndicaux se sont toujours construits pour combattre les injustices en leur opposant leur conscience. Les masques tombent. Le scrutin du 6 mai 2007 ne vaut pas programme figé de gouvernement, pas plus qu’il n’est un blanc-seing en matière de politique européenne ou mondiale.
Sans larmes citoyens creusons notre sillon, manifestons, de son enflure dégonflons le Fillon.
Didier HUDE