À bas les retraites et les 35 heures ! Vive la république du labeur !
La retraite à 100 ans ! La grossesse à 6 mois !
Quand t’as l’cerveau fertile, t’es pas un imbécile
Quand tu t’appelles Nico t’as au moins cinq cerveaux
Aschieri a un style qui relève du fossile
Les Chérèque et Thibault ça se mène en bateau
Quand on s’appelle Nico c’est qu’on est le plus fort
Un bon syndicaliste c’est comme un indien… mort
En ces temps où les variations boursières sont la musique du monde, cherchons une république ! Une république dont le gouvernement ne confondrait pas le bien commun et l’intérêt général avec les dividendes perçus par les riches. Une république où le président cesserait de se réclamer amoureux d’un progrès qui se mesure aux choses bonnes à vendre et acheter. Cherchons cette république car la nôtre fout le camp. Dans la nôtre, où trône le grand bonheur économique, seul sera toléré le syndicalisme moderne qui aura les seins bondissants. Les porte-parole syndicaux seront aux couleurs de la patrie, tricolores : yeux bleus, dents blanches, lèvres rouges.
Les syndicalistes modernes, vraiment modernes, remplaceront l’affrontement de classe et la méfiance du patron par le dialogue social et la recherche de compromis. Ils signeront à l’insu de leur plein gré des
accords expérimentaux sur des contingents d’heures sup. Ils se souviendront trop tard de la pièce de théâtre du vieux de gauche donc ringard Bertold Brecht : l’exception c’est la règle.
Dans plusieurs pays d’Europe, dans les ruines des politiques socio libérales se construisent les victoires des conservateurs. Que sera le syndicalisme devenu lorsqu’il n’aura plus qu’un rôle de fluidification sociale comme on dirait au MEDEF ? Sur la fin de l’empire romain, les tribuns de la Plèbe avaient une fonction sociale à peu près équivalente à celle des syndicalistes de bon aloi. Comme les frères Caïus et Tibérius
Graccus ils ont été assassinés au final par les Patriciens de l’époque. D’autres ont été corrompus. Sans rapports de force inscrits dans la durée, la négociation n’est qu’un leurre.
Si la définition du syndicalisme responsable c’est rechercher par principe le compromis au lieu d’adopter une attitude de rejet, alors la FSU ne doit pas être aux normes de la modernité responsable. En Loire-Atlantique, elle l’est encore moins qu’ailleurs. Elle ne trouve pas sa place dans un syndicalisme de compagnie.
Avec les instituteurs et les parents elle sort dans les rues, elle porte des banderoles, elle tonitrue, occupe des écoles, des locaux ou des lieux de travail, s’oppose par l’action pas seulement au démantèlement de l’Ecole mais à celui de toute la fonction publique. Face à un gouvernement qui pose un suaire sur les solidarités et les services publics plus que jamais l’heure doit être à la riposte sociale, inscrite dans la durée. Sans être adepte de l’agitation, la FSU n’est pas frileuse devant l’action.
L’appel à cette journée de grève et manifestation n’allait pas de soi. Déjà, le 22 mai, la FSU avait appelé dans notre département en convergence à la grève et à l’action sur une plate-forme plus tonique. Notre souci de l’unité nous fait nous retrouver encore aujourd’hui pour notre huitième appel fédéral à la grève en neuf mois, pour au moins notre vingtième manifestation fédérale pendant la même période. Et nous savons que ce n’est pas fini. Nous sommes venus pour prendre date, pour en appeler dès la rentrée à une puissante action de grève et manifestations, d’actions revendicatives pour élargir les luttes et les généraliser.
Construisons l’unité sur nos lieux de travail et imposons-la comme le seul moyen d’en finir avec les oraisons funèbres qui nous gouvernent. Salariés du public et du privé, jeunes, retraités, ne nous éteignons pas à
force de nous soumettre. C’est uniquement par l’action que nous éviterons de porter au revers de nos vestes le mot EJECT écrit en lettres invisibles. Non au plan social et à la France du 19e siècle !
Nantes, le 17 juin 2010
Didier HUDE
