Parfois, on change le personnel politique, suite à des élections républicaines. Mais il existe des tête-à-queue qui annulent le sens d’un scrutin, désorientent les acteurs sociaux. Alors, non seulement les lendemains déchantent, mais les futurs ont des allures de déjà-vu, avec des reflets de peste brune.
La TVA sociale était une idée du régime précédent. L’Elysée fait pareil, autrement. Il instaure le crédit d’impôt compétitivité qui nous vaut depuis le 1er janvier une augmentation de la TVA pour financer 20 milliards d’euros pour les entreprises. La TVA est l’impôt le plus injuste, payé par tous, y compris par les 10% de notre population vivant sous le seuil de pauvreté avec moins de 1 000 euros par mois. Les politiques publiques s’asphyxient, non pas sous la dette, mais sous la doctrine libérale. L’Etat continue de perdre sa fonction distributive. La MAP a remplacé la RGPP : c’est sa copie. Les budgets des collectivités sont en baisse. Partout la politique d’austérité triomphe. Les salaires stagnent ou régressent, les profits des actionnaires (50 milliards en 2013) ne cessent d’augmenter. Le chômage aussi
Les discours sur l’Ecole sont ambivalents mais l’Elysée, là encore, donne des gages clairs devant les patrons : « Notre premier devoir c’est de stimuler l’esprit d’entreprise dans notre pays. C’est d’abord le rôle de l’Ecole » discours F. Hollande 29/04/13. L’enseignement professionnel voit ses moyens se racornir d’année en année au profit de l’apprentissage patronal. Dans l’enseignement supérieur la loi LRU est toujours là, intacte, organisant le tri social et la compétitivité, le désengagement public et les « partenariats » économiques.
Au ministère de l’Intérieur un Manuel valse avec l’ombre d’un Brice, sur des musiques tziganes aux élans centrifuges.
Le « choc de simplification » fait sortir la protection sociale du financement par le travail. C’était là une mesure voulue par le patronat et l’UMP. Le « pacte de responsabilité », nouveau cadeau au patronat, se fera avec l’alibi d’un « observatoire des garanties » en échange de créations d’emplois. Toutes ces mesures, le MEDEF en rêvait. Que dire des 50 à 68 milliards « d’économies » qui devront être réalisées à horizon 2017 ? Elles sont organisées avec les mêmes recettes. Pire, le vocabulaire présidentiel et gouvernemental est désormais le même que celui des libéraux de bon aloi. Les mots de la campagne se sont envolés sur le dos d’une alouette qui battait de l’aile gauche.
Quelles folles journées, à Nantes comme ailleurs ! Quel brouillage !
Tiens, je vais essayer de me trouver un copain actionnaire, pour lui parler du coût du capital. On ira au cinéma, y’a un vieux film qui passe : prends l’oseille et tire-toi.
Didier HUDE