Le gouvernement ment et il le sait ! Les moyens de financer notre système de retraites existent qui permettraient de revenir à 60 ans avec 37,5 annuités. Le déficit annoncé est facilement absorbable en alignant les salaires des femmes sur ceux des hommes, en maintenant les senior·es dans l’emploi après 55 ans, en mettant fin aux exonérations patronales. Macron préfère satisfaire les exigences des patrons du CAC 40 et des marchés financiers. Il travaille à développer la retraite par capitalisation au détriment de notre système actuel.
Le coup de force du 49.3 vient de confirmer son mépris et sa surdité à nos revendications portées dans l’unité intersyndicale. Comme il confirme son mépris à l’encontre de la démocratie parlementaire. Neuf actif·ves sur dix sont contre cette réforme, la majorité de la population aussi. La répression policière et l’intimidation des cortèges ne lui suffisent plus. Le dogmatisme libéral, hostile aux travailleur·euses, au progrès social et à ses conquis autorise-t’il de brutaliser celles et ceux qui s’opposent à cette réforme et de brutaliser aussi les institutions ?
La bataille revendicative est désormais clairement une bataille démocratique. Le vote au Sénat, celui de la commission mixte paritaire réunie à huis clos n’ont pas eu raison de la contestation : le recours au 49.3 la relance.
A nous de décider ensemble des modalités d’une mobilisation victorieuse ! En appelant à reconduire la grève le 16 mars, la FSU de Loire-Atlantique a encouragé le mouvement social. Comme d’autres l’ont fait dans les secteurs en action (raffinerie, ports, éboueur·euses, transports…), nous pouvons décider la grève et participer au blocage de l’économie pour obtenir le retrait de la réforme. À nous dans les services et établissements d’échanger avec nos collègues sur les suites à donner pour forcer Macron à retirer son projet. La mobilisation gagne en détermination. Elle peut et doit encore s’amplifier !
Les enjeux de cette mobilisation sont nombreux. Une victoire marquerait une rupture avec l’idée ressassée à l’envi par nos adversaires qu’il n’y a pas d’autre alternative. Elle montrerait le chemin de nouvelles conquêtes sociales. Elle redonnerait sens à l’engagement syndical qui les permet. Elle ouvrirait sans doute aussi d’autres horizons qu’une arrivée de Le Pen au pouvoir en 2027. Le RN s’alimente de la frustration : il tirerait parti d’une issue défavorable aux luttes des salarié·es. Ne laissons pas s’installer cette musique et continuons de combattre l’extrême droite avec d’autres syndicats, associations et partis politiques, comme nous l’avons toujours fait.
Nous bloquons, le gouvernement débloque. Il est isolé : toutes et tous ensemble nous pouvons gagner.
Céline PELLA et Bernard VALIN
Le 19 mars 2023