Les résultats de la période électorale qui vient de se clôturer avec le second tour des élections législatives, parce qu’ils redessinent le paysage politique et parce qu’ils reflètent en partie les espoirs et les mécontentements des citoyen·nes, nécessitent une analyse syndicale. Si le résultat des élections présidentielles a écarté l’extrême-droite du pouvoir, la défaite de Marine Le Pen n’a été que relative puisque son parti a obtenu le score historique de 89 sièges aux législatives. Le nombre important de voix issues du salariat qui se sont portées sur le RN doit continuer de nous alerter sur le potentiel qui reste le sien pour de futures échéances. Quant à la réélection d’Emmanuel Macron, elle signe aussi le maintien d’une orientation politique libérale et autoritaire qui, en entretenant les inégalités, en détruisant les services publics redistributeurs, a continué de faire le lit des exaspérations propices au vote d’extrême droite ; et qui en stigmatisant par voie de loi des catégories de population en a normalisé ses idées les plus abjectes. La stratégie violente du parti présidentiel pendant la campagne des législatives vis-à- vis des candidats de la NUPES, entre propos diabolisants et refus de se retirer dans des triangulaires sous prétexte d’un « ni ni » insultant, vient conforter la droitisation de ses orientations politiques.
Cette stratégie n’a pourtant pas été gagnante pour l’exécutif qui perd sa majorité absolue à l’assemblée. Cette dernière est sans doute la plus représentative de la diversité électorale que l’on ait eue depuis longtemps. Il est nécessaire de prendre cela en compte et de com- prendre en quoi notre outil syndical pourra peser sur l’outil législatif. La NUPES, qui a pâti de l’abstention en particulier chez les jeunes – et sur cela nous avons à travailler dans nos champ de syndicalisation – et de l’attitude irresponsable d’Ensemble dans les triangulaires avec le RN, devient cependant le premier parti d’opposition et ouvre donc la brèche possible pour empêcher les décisions les plus régressives et injustes. Car mal- gré l’impasse dans lequel se retrouve Macron, son dis- cours trois jours après les résultats n’est encore une fois que mépris, en minimisant son échec et en renvoyant la responsabilité de l’effort à fournir sur les partis d’opposition rentrés dans l’hémicycle, sans aucune remise en question de sa politique.
Ces analyses doivent venir renforcer les chantiers syndicaux dans lesquels la FSU de Loire Atlantique continue de s’investir avec espoir et conviction au sein de l’intersyndicale et dans son souci permanent de le dimension interprofessionnelle. Continuer le travail sur les outils qui permettent la prise de conscience de la dangerosité démocratique et de l’imposture du dis- cours social de l’extrême droite ; s’opposer aux régressions sociales attendues par le monde patronal et fi- nancier et qu’Emmanuel Macron continuera malgré tout de tenter en s’acoquinant toujours un peu plus avec la droite. Les cibles restent connues : retraites, fiscalité, protection sociale, statuts des fonctionnaires, éducation… Cette mobilisation syndicale, la période électorale ne l’a bien entendu pas mise en suspens.
Nos luttes et actions ont continué de se construire pendant ces derniers mois, tant dans le champ de l’éducation, des droits des femmes – particulièrement menacées dans le monde en ces semaines, du travail social, des services publics. Gageons que le nouveau panorama politique qui renforce la gauche de l’hémicycle puisse être un soutien à ce que depuis toujours nous tentons de ne pas perdre et surtout de gagner.
Catherine TUCHAIS et Bernard VALIN