L’intersyndicale des organisations de retraité·es CGT, FO, FSU, Solidaires, FGR-FP et LSR de Loire Atlantique, qui représente des milliers de retraité·es dans le département, partage les termes du communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme publié le 27 octobre dernier qui considère que la loi sur l’Etat d’urgence « reconduit des mesures qui portent atteinte aux droits et libertés fondamentaux, altère l’Etat de droit et dégrade la démocratie ». Elle ne tolèrera aucune atteinte spécifique aux droits et libertés des retraité·es.
Concernant la situation sanitaire du département, les retraité·es ont payé et continuent de payer un lourd tribut à la pandémie. A l’heure actuelle, plus de 25 % des EHPAD du département sont touchés par la Covid 19. Aussi, l’intersyndicale exige qu’il soit répondu clairement et précisément aux questions suivantes :
- Pouvez-vous nous certifier que toutes les personnes ont bien un égal accès aux soins et donc à l’hôpital et que l’âge ne constitue pas un obstacle comme cela fut le cas en avril dernier sur consigne – nous a-t-on dit – de l’ARS ?
- Concernant les structures d’accueil des personnes âgées (EHPAD et autres) quelles mesures précises sont prises en termes de prévention (tests ) pour empêcher que le virus ne s’introduise dans ces structures avec les conséquences que l’on connait déjà dans le département, comme à Sucé, au Pellerin ou ailleurs, sans pour autant confiner les résident·es ?
- Pouvez-vous nous garantir que toutes les personnes intervenant au domicile des personnes âgées ont bien toutes les protections : masques bien sûr mais aussi gants, blouses, charlottes… ?
- Puisqu’il y a à nouveau confinement, le Plan d’alerte et d’urgence conformément à la loi du 30 juin 2004 qui permet que dans toutes les communes du département soient recensées les personnes isolées, afin de mettre à leur disposition un numéro d’urgence et afin de leur proposer un accompagnement adapté, est-il réellement mis en place ?
- Nationalement, 100000 lits d’hospitalisation ont été supprimés en 15 ans et plus de 7000 depuis 2018 sous la Présidence de Monsieur Le résultat est ce que nous vivons : la restriction drastique des libertés individuelles et de fait, l’accroissement de l’isolement des retraité·e·s avec les conséquences psychologiques que l’on connait. Médiapart a publié un article sur le CHU de Nantes expliquant qu’il y avait 100 lits de moins en octobre 2020 par rapport au printemps de la même année. Quelles décisions ont été prises pour y remédier ?
Au vu de la situation que nous connaissons, il est irresponsable de prévoir comme le fait le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2021, une baisse de 4 milliards du budget de l’assurance maladie ce qui signifie nécessairement de nouvelles fermetures de lits, de services voire de structures hospitalières.
Concernant la dépendance, l’intersyndicale est opposée à la création d’une 5ème branche au mépris de la solidarité intergénérationnelle, pilier de notre système de Sécurité Sociale.
La dépendance touche tous les âges de la naissance à la fin de vie. Elle est la conséquence de la détérioration de l’état de santé. A ce titre elle relève bien de l’Assurance Maladie de la Sécurité Sociale.
L’intersyndicale s’insurge contre les propositions du rapport Vachey qui fait assumer à 80% par les retraité·es le financement de la dépendance à hauteur de 4,2 milliards.
Qu’il soit clair que les organisations de retraité·es que nous représentons n’accepteront jamais qu’on augmente encore la CSG, la CASA, qu’on remette en cause l’abattement de 10 % sur les revenus des retraité·es pour le calcul de l’impôt.
La mise en œuvre de ces mesures signifierait une nouvelle baisse du pouvoir d’achat des retraités alors même que la DRESS souligne que le pouvoir d’achat de la pension moyenne a diminué de 4,7 % en 10 ans et qu’une pension sur 3 est inférieure à 1000 euros. L’absence de revalorisation réelle depuis 7 ans au mépris de l’article L161-25 du Code de la Sécurité Sociale – qui n’a pas été abrogé – et l’augmentation de la CSG aboutissent à ce que des millions de retraité·es aient une pension nette aujourd’hui inférieure à ce qu’ils percevaient en 2013.
La pauvreté s’étend mais la fortune des 0,1% de français les plus aisés a augmenté d’un quart depuis 2017. L’intersyndicale réaffirme que ce n’est ni aux salariés ni aux retraités de payer le prix de la crise sanitaire, exige la revalorisation des pensions selon l’évolution du salaire moyen avec 100 € tout de suite de rattrapage sur toutes les dernières années et qu’aucune pension ne soit inférieure au SMIC pour une carrière complète.
Le 17 novembre 2020