Par notre résistance, nous servons la République !

Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, du palais, on nous promettait un système de retraites « plus lisible », « plus simple », « plus clair », qui se résumait en un slogan : « un euro cotisé donne les même droits »

Mais ça, c’était avant.

Depuis en haut, ils ont compris que les gens d’en bas ne se manipulaient pas si facilement.

Alors il applique le théorème Pasqua : « Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien ».

L’affaire dans l’affaire, c’est l’équilibre financier, et l’affaire dans l’affaire de l’affaire, c’est l’âge d’équilibre.

Réussir en affaire nécessite des acolytes, le gouvernement et le Medef en trouvent du côté de ceux qui sont prêt à tout réformer, y compris les mots. Ils expliquent haut et fort que l’âge pivot est différent de l’âge d’équilibre et qu’Edouard Philippe retire le premier sans l’écrire une fois dans sa lettre aux syndicats puisqu’il ne parle que d’âge d’équilibre. Vous avez suivi ? Non ? C’est le but. C’est un leurre.

Manipulation des mots. Manipulation des chiffres. L’étude d’impact de la loi écrit par le gouvernement omet de prendre en compte l’évolution de l’âge d’équilibre, pourtant bien écrit dans la loi, qui évoluera d’une génération à l’autre… 64, 65, 67.

En communiquant des données faussées aux parlementaires, en préparant une loi avec 29 ordonnances, en demandant à l’Assemblée de voter en février sur un texte avec des « blancs » qui seront remplis fin avril, ce gouvernement bafoue notre système démocratique.

Monsieur le Président : essayer la transparence, osez la démocratie !

L’écran de fumée a fait long feu. Le Conseil d’Etat révèle « le manque d’objectivité », de « sincérité » de l’étude d’impact. Il révèle les mensonges du gouvernement, notamment de J.M Blanquer à propos des revalorisations des enseignant·es.

Malgré sa science de la communication, malgré sa stratégie du camouflage et de l’enfumage, le gouvernement n’a pas gagné la bataille de l’opinion. Le soutien à notre mouvement demeure largement majoritaire.

Le projet de réforme des retraites arrive à l’Assemblée mais nous ne nous résignons pas. Nous pouvons faire retirer ce projet ultralibéral dont l’objectif est de développer en catimini la retraite par capitalisation.

Nous pouvons, nous, la démocratie dans la rue, obtenir une retraite qui garantisse à toutes et à tous une pension qui permette d’assurer une continuité du niveau de vie, une retraite prise assez tôt pour pouvoir en jouir en bonne santé, un système de retraites qui lutte contre les inégalités.

Nous, gardien·nes de musée ou avocats, cheminot·es, rats d’Opéra ou enseignant·es, nous sommes le cœur de la démocratie. Nous pouvons et nous ferons reculer ce gouvernement.

Pour paraphraser le philosophe Alain, soyons certains qu’ici toutes et tous, par notre résistance nous servons la République. La République est une énergique résistance à l’esprit monarchique. Elle est nécessaire partout. Aujourd’hui savoir penser c’est savoir dire non.

Erick LERMUSIAUX et Didier HUDE