Honte à ce gouvernement de rupture sociale !
Honte à notre Président féru de génétique
Qui renvoie en arrière d’un siècle la République
Honte aux contre réformes faites au nom du fric
Faites pour que la France ressemble à l’Amérique
Honte aux politiques tous azimuts de tri sélectif :
Tri des salariés à partir du besoin des patrons
Tris des retraités à partir de leur solvabilité
Tri des immigrés à partir de ce qu’on peut piller
Tri social des élèves en primaire et collège pour mieux les orienter
Tri des malades à partir de ce qu’ils peuvent assurer
Liberté, Égalité, Fraternité c’est du passé, c’est dépassé !
À chacun selon son mérite !
Telle est la devise à venir de notre République
Là où François Villon écrivait la ballade des pendus,
L’épitaphe de François Fillon sera la ballade des tondus.
En France moderne, Monsieur, on ne versifie pas : on compte.
De loi en loi, de franchises en populismes
On veut nous imposer un nouveau modèle social
Loin du Code du Travail, loin de la Sécurité sociale,
Loin des utopies de 68, loin des Ordonnances de 45,
Et finalement loin de notre révolution de 1789.
Nous sommes en octobre, les jours raccourcissent, le changement d’heure s’annonce
Tout va bien, tout est beau, rien n’est dégueulasse.
L’univers n’est pas sombre, suffit d’allumer ou de légiférer, c’est pareil :
EDF au privé du courant toute l’année !
Comme au temps des salons poudrés d’avant la République, entre Riches,
Matignon et l’Elysée se jouent des préludes :
Prélude des régimes spéciaux avant nouvelles menaces sur les retraites
Prélude à la remise en cause du droit de grève « transports/éducation »
Suite et fugue sur la fonction publique…
Menuet sur le statut des fonctionnaires…
L’avenir s’annonce radieux, le paquet fiscal aussi.

Le peuple dansera la valse des étiquettes, la java du pouvoir d’achat et la danse du connard CSG et TVA…

Chto diélath en Russe ? Que faire en Français ? Qu’est-ce qu’on branle en prolo ?

Ce jeudi 18 octobre nous offre la première occasion marquante de dire solidairement NON !

Les élections du printemps n’ont pas consacré la régression sociale, ni les appels du pied aux tenants des idéologies de haine sociale et raciale. Ce gouvernement n’a pas légitimité à remettre cause des pans entiers de notre constitution, de nos principes solidaires et républicains, avec des thèses réactionnaires et eugénistes.

Aujourd’hui, dans notre département comme dans de nombreux autres, la FSU appelle à la grève. Elle s’inscrit dans l’interprofessionnel. Ce n’est pas une fuite en avant. C’est la certitude que ce ne sont pas des appels séparés des fonctionnaires d’un côté, des régimes spéciaux de l’autre, que ce n’est pas la sectorisation des luttes qui mettra
en échec le gouvernement. La FSU veut bien tenter de travailler à l’élargissement de l’arc unitaire avec les syndicats qui aujourd’hui ne sont pas là. Mais elle ne le fera pas sur une plateforme où, à force de se limiter à la forme plate, on accompagne les projets de fond du gouvernement. Nous n’irons pas négocier demain l’ampleur
des précarités comme on négocierait le poids des chaînes. Nous devons prolonger ce 18 octobre et vite. Les régimes spéciaux, la chasse au fonctionnaire, les privatisations sont des facettes différentes d’une même politique antisociale qui se décline ailleurs par des délocalisations, l’éclatement salarial et le chômage.

Préparons ensemble, sans procès d’intention ni incantations inutiles, les conditions d’un puissant mouvement social. Nous sommes dans la rue aujourd’hui : c’est bien. Car le silence des pantoufles a souvent préparé dans l’histoire les bruits de bottes.

Didier HUDE