Dès sa création, il y a 25 ans, la FSU s’est positionnée comme voulant contribuer à la reconstruction, le plus largement possible, du syndicalisme en France. La mise en place de pôles d’échanges à l’échelle nationale, en particulier avec les syndicats de transformation sociale, a connu des succès mitigés. Aujourd’hui, pour des raisons qui ne tiennent pas qu’à la fédération, le processus de réunification est en panne. Cependant en Loire-Atlantique, comme dans d’autres sections départementales, l’objectif de viser à terme la reconstruction syndicale dans un cadre interprofessionnel, nourrit toujours l’orientation. C’est d’ailleurs ce qui positionne majoritairement les mouvances ou tendances Unité et Action et École Émancipée sur le département et a pu aboutir progressivement à la constitution d’une motion et d’une liste d’orientation unitaire proposée à toutes et tous en Loire-Atlantique. Certes des points de débats demeurent entre les sensibilités mais l’autre défi de la FSU est de travailler en permanence les conditions du pluralisme, ce que permet l’orientation unitaire.

La tendance École Émancipée est devenue majoritaire – sans conteste – après un vote qui globalement voit la participation augmenter depuis le dernier congrès. Il faut y voir une dynamique locale qui ne s’observe pas sur le plan national. De ce fait, la démarche entreprise dans le département est probablement à observer et analyser dans ses effets. Mais, quelles que soient les grilles d’analyses, les deux tendances (même si UA localement ne se veut qu’un courant) sont liées dans un même engagement de gestion indépendamment du fait d’être majoritaire ou minoritaire. Le pluralisme que nous défendons en Loire Atlantique résulte d’un processus vivant, toujours perfectible, et à continuer de travailler car rien n’est jamais acquis. Puisque la situation est nouvelle, il faudra nécessairement opérer une nouvelle répartition des équilibres au sein du bureau exécutif fédéral et du conseil délibératif départemental. La mise en place d’un co-secrétariat départemental pourrait symboliquement être une traduction des nouveaux équilibres.

L’autre piste à travailler devrait être celle d’une plus grande porosité des dynamiques traversant chaque syndicat constitutif de la FSU au plan départemental. Rien n’empêche – statutairement- d’avoir une mise en commun des préoccupations et pistes d’actions ou réflexions dans des espaces partagés à penser et faire vivre. Bien entendu prendre à contre-pied la « souveraineté » des syndicats nationaux serait contre-productif. Il faut donc manier avec prudence le fait de mettre en place des « espaces » fédéraux innovants en s’assurant de la présence du plus grand nombre de syndicats concernés. Contourner la « légitimité » des SN (qui est statutaire) serait une erreur. On peut cependant prévoir des moments où associer le plus grand nombre d’adhérent.e.s serait une occasion de mieux ouvrir encore sur le fédéral.

Cela doit se traduire concrètement sans aboutir à une surcharge militante qui ferait imploser la démarche.

Pour cela on ne peut ignorer la structuration de la FSU de Loire-Atlantique. Une vingtaine de syndicats y sont présents sur le papier. Dans les faits quatre œuvrent au quotidien dans le bureau exécutif : SNES, SNUipp, SNESUP, EPA. Chacun de ces quatre syndicats délègue souvent sa représentation au Bureau alors qu’il faudrait entrer dans une autre posture consistant non pas à « oublier » ses mandats d’origine mais à les contextualiser au regard de problématiques diverses liées aux enjeux communs des salariés/retraités/privés d’emploi constituant la FSU.

Autre constat, le bureau fédéral fonctionne plutôt bien, il est exigeant en assiduité (réunion ordinairement une demi-journée par semaine sauf parfois congés scolaires). Ses ordres du jour sont fédéraux et ne portent sur les questions d’éducation que lorsque celles-ci ont une portée fédérale et/ou en période de mobilisation. Mais les conseils délibératifs départementaux (qui concernent tous les syndicats présents et toutes les tendances représentatives) ne réunissent pas toujours suffisamment de participant.e.s pour assurer la représentation de toutes les composantes. Cette désaffection est à analyser.

Autre constat, le bureau fédéral fonctionne plutôt bien, il est exigeant en assiduité (réunion ordinairement une demi-journée par semaine sauf parfois congés scolaires). Ses ordres du jour sont fédéraux et ne portent sur les questions d’éducation que lorsque celles-ci ont une portée fédérale et/ou en période de mobilisation. Mais les conseils délibératifs départementaux (qui concernent tous les syndicats présents et toutes les tendances représentatives) ne réunissent pas toujours suffisamment de participant.e.s pour assurer la représentation de toutes les composantes. Cette désaffection est à analyser.

Trois innovations qui tenteraient de ne pas se traduire par du temps militant supplémentaire mais plutôt par des « engagements » partagés liés à notre orientation fédérale majoritaire sur le département :

1. Instituer une journée de la FSU (qui peut se résumer à une demi-journée) ayant un caractère festif ouverte à tous les adhérent·es avec moments de débats et tables rondes pour croiser les regards et les enjeux militants des un·es et des autres selon leurs secteurs/lieux de travail, puis paroles ouvertes sur des thèmes fédéraux ciblés ou ouverts. Avec ensuite repas festif suivi d’un moment culturel et/ou artistique. Cette journée devrait être instituée chaque année au printemps. Ce serait un espace informel mais politique au sens large.

2. Modifier le fonctionnement du Bureau exécutif en prévoyant au moins une fois par mois ou en alternance un ordre du jour réservé spécifiquement aux sujets du MENJ.
Désormais tous les syndicats enseignants du MEN/MESR (sauf SNEP, SNUEP et EPA devenu du MENJ) ont une expression EE majoritaire à l’orientation fédérale nationale, et au sein de ces syndicats des composantes UA défendent une conception ouverte du fédéralisme. Il serait opportun d’élargir systématiquement les échanges entre ces syndicats, en ayant des moments fédéraux institués au sein du bureau sur l’ensemble des questions éducatives auquel le groupe des 10 serait systématiquement convié. Ces bureaux – pour que tout le monde puisse participer – auront lieu après le bureau fédéral dont les ordres du jour sont fédéraux et ne portent sur les questions d’éducation que lorsque celles-ci ont une portée fédérale et/ou en période de mobilisation. « Pédagogiquement » ce moment spécifique et régulier pourrait interroger chaque syndicat sur les vertus de prévoir des décharges d’activités syndicales positionnées pour pouvoir participer aux BEFD. mais surtout cela nourrirait l’intérêt et la culture commune ou du moins sur des éléments partagés.
Enfin, cette proposition qui ne surcharge pas inconsidérément le BEFD instituerait de nouveaux rapports ne remettant pas en cause les légitimités de SN, leur proximité avec « la profession » mais « obligeant intellectuellement » à des temps communs d’échanges partant des mandats spécifiques pour s’ouvrir à d’autres au sein d’un même pôle éducatif.

3. Transformer l’organisation des CDFD en dégageant des « Thèmes » à côté des points incontournables de l’ordre du jour avec des invités possibles (adhérant à la FSU) non-membres du CDFD. Ce serait l’occasion d’ouvrir aux problématiques de pôle emploi et les conséquences sur les usagers, à la manière dont le changement climatique est pris en compte au sein de la DREAL, au devenir de l’aéroport de Nantes Atlantique, à la politique des transports public, au devenir du CHU sur l’île de Nantes, etc. De fait les CDFD devraient être maîtrisés avec là aussi 1H30 de sujets liés au fédéralisme « classique » et 1H30 sur des sujets animés par des syndicats nationaux et des militants fédéraux constituant des ressources sur les thèmes. On pourrait chercher à systématiquement prévoir une rotation entre syndicats hors éducation pour associer le plus grand nombre à la définition des thématiques.