Tribune publiée le 8/12/2021 dans Le Monde par un collectif de syndicalistes, de militants de la vie associative, de la vie politique et de la culture.

La crise issue de la pandémie a eu au moins une vertu : la reconnaissance de l’engagement et des compétences des agentes et agents de la fonction publique. Qui prétendrait aujourd’hui que les femmes et les hommes de l’hôpital public, celles et ceux de l’éducation nationale, des services départementaux d’incendie et de secours perçoivent une juste rémunération ? Et ce qui est vrai pour ces professions l’est également pour toutes celles qui œuvrent à l’intérêt général et à la protection des populations, qu’elles soient sur le devant de la scène médiatique ou non.

A l’heure où, de manière tout à fait légitime, le pouvoir d’achat est à nouveau la principale préoccupation de la population, les personnels des trois versants de la fonction publique ne peuvent se contenter de discours louangeurs ou de mesures parcellaires. Il en va aussi de l’attractivité de la fonction publique, de sa capacité à recruter et maintenir en son sein des agentes et agents à la formation et à la qualification du plus haut niveau possible, dimension indispensable à la qualité du service public.

De significatives et urgentes augmentations générales sont indispensables. Sans attendre, il faut donc rompre avec l’absence de mesures générales : il faut ainsi revaloriser le point d’indice, dont le gel, en plus de dix ans, a entraîné pertes de pouvoir d’achat considérables, absence de reconnaissance des qualifications et rabougrissement des carrières. D’autres mesures – telles que l’attribution d’un nombre de points uniforme à toutes et à tous – doivent être envisagées.

Ouverture de véritables négociations sur les salaires

Nous n’oublions pas que plus de 60 % des personnels de la fonction publique sont des femmes. Il faut donc en finir avec les inégalités professionnelles dont elles sont victimes. Nous n’oublions pas d’avantage que plus d’un million de non-titulaires et précaires travaillent dans la fonction publique et que leur situation doit être également améliorée.

Nous, signataires de cette tribune, venons d’horizons différents : militantes et militants de la vie associative, de la vie politique, syndicalistes, femmes et hommes de la culture… mais toutes et tous considérons que les services publics, pour lesquels notre attachement est sans faille, ont besoin de femmes et d’hommes bénéficiant d’un salaire décent et valorisant.

C’est pourquoi nous demandons que le président de la République et le gouvernement ouvrent sans attendre de véritables négociations pour procéder, dès le début 2022, aux augmentations générales de salaire que les agentes et agents de la fonction publique méritent amplement.

Les signataires de cette tribune sont : Catherine Corsini, réalisatrice ; Annie Ernaux, écrivaine ; Murielle Guilbert, coporte-parole de l’Union syndicale Solidaires ; Pascal Kessler, président de la Fédération autonome de la fonction publique (FA-FP) ; Anicet Le Pors, ancien ministre de la fonction publique ; Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) ; Guillaume Meurice, chroniqueur et humoriste ; Edwy Plenel, journaliste ; Robin Renucci, metteur en scène et comédien ; Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU).

Cette tribune ouvre aujourd’hui sur une pétition en ligne pour soutenir cette demande : Signez la pétition.