Résistons, inventons et imposons nos alternatives.

Si on écoute tous les bonimenteurs du PAF, la version 2.0 du projet de loi présentée par Myriam El Khomry serait devenue un « texte équilibré ». C’est le Berger pour rassembler les brebis galeuses, il y en a même dans son troupeau qui ont manifesté le 31 mars, qui affirmait : « la philosophie de la loi Travail a changé, le nouveau texte peut être porteur de progrès ». Bonimenteurs, menteur ! Non la philosophie du texte n’a pas changé. C’est la ministre du Travail elle-même qui le dit au Figaro : « Mon projet de loi n’a pas été vidé de sa substance. Il propose une nouvelle philosophie sur les niveaux de régulation sociale (loi, branche et entreprise). Il déplace le curseur au niveau de l’entreprise… ». Le code du travail Hollando-Vallsien ne protégera plus les salariés là où ils sont les plus faibles, la loi ou l’accord de branche ne les protégera plus !

Si on écoute tous ces bonimenteurs du PAF, nous n’avons rien compris. Pour créer des emplois, il faut diminuer les protections attachées au CDI. Cela autoriserait (deux points ouvrez les guillemets) : « … les plus fragiles à accéder à un CDI dès lors que l’employeur n’aura plus peur du coût de la rupture » (fermez les guillemets). Emmanuel Macron, le chancre de la modernité économique, En marche pour le retour vers le passé le proclame dans la tribune du 25 février 2016. Emmanuel Valls l’accompagne : « Nous devons réformer le droit du travail comme nos voisins l’ont fait. » On nous sert en exemple le « Jobs Act » de Matteo Renzi qui a libéralisé les licenciements et imposé un contrat de travail unique « à protection croissante ». Le président du Conseil des ministres italien annonce en mars 760 000 embauches avec ce nouveau contrat… Bonimenteur, menteur ! Cinq mois plus tard, il doit reconnaître que quatre fois moins de contrats ont été signés. Et dans trois ans, combien seront pérennisés quand l’effet d’aubaine de l’exonération des cotisations sociales prendra fin et que le patronat italien pourra user et abuser de son nouveau droit à licencier ?

Les salarié-e-s, les jeunes, les retraité-e-s, les habitants de notre pays sont plus de 70 % à ne pas croire les bonimenteurs et savent que cette loi ne sera pas créatrice d’emplois mais créatrice de précarité et de souffrances au travail pour des millions de travailleurs, créatrice de marges bénéficiaires pour quelques financiers et dirigeants du CAC 40 !

Quand les bonimenteurs de gauche penchent à droite, la droite penchent encore plus à droite. Tous les candidats à leur primaire annoncent leur intention de s’attaquer au statut de la Fonction Publique. Menteur qu’à moitié, ils se livrent aux enchères des suppressions de fonctionnaires : 300 000 pour Nicolas… Qui dit mieux ? Un million pour Jean-François !

Le 31 mars, nous étions deux fois plus nombreux que le 9 mars. Le 28 avril nous devons encore doubler la mise. Les actions d’aujourd’hui, celles que nous inventerons ces trois prochaines semaines, seront autant de pierres pour construire le rapport de force qui obligera les députés assis à gauche de l’hémicycle à être fidèles à leurs électeurs et au programme sur lequel ils se sont faits élire, qui obligera le gouvernement élu avec les voix des électeurs de gauche a retiré cette politique libérale.

Parce que #on vaut mieux que ça, parce qu’on est debout la nuit et le jour, l’économie du XXIe siècle exige de revaloriser le travail par l’amélioration des conditions de travail, la hausse des bas salaires, le contrôle des salariés sur la gestion de leur entreprise, exige de relocaliser les activités par l’adoption d’une taxe kilométrique sur les transports, exige de mettre la finance au service de la société par l’imposition de la taxe sur les transactions financières…

N’écoutons plus les bonimenteurs, résistons, inventons et imposons nos alternatives.

Erick LERMUSIAUX