Appel du Collectif unitaire 25 nov

SOlidarité femmeS Loire Atlantique, 44 Vilaines Filles, Osez le féminisme 44, Alfa Apel EgalitE, Emulsion, Femmes Solidaires-comité de Nantes, RAFU ( Réseau d’Actions Féministes Unies), Collectif abolitionniste nantais, Ciné Femmes, Espace Simone de Beauvoir, Nous Toutes44, Putains de guerrières,
Attac 44, LDH-Nantes,
UD CGT44,  FSU 44, Solidaires 44, CFDT 44 ,
Ensemble !44, France Insoumise Nantes, Jeunes Communistes de Loire-Atlantique, UDB de Loire-Atlantique, Génération-s Loire Atlantique , EELV44 …

Les luttes des femmes ont permis des avancées majeures dans la reconnaissance de leurs droits : droit de vote, droit de choisir le métier qu’on exerce, droit à l’égalité professionnelle, droit de choisir sa sexualité, d’avoir ou non des enfants et quand on les désire, coresponsabilité des parents vis à vis de leurs enfants, parité dans les élections etc

Une partie de ces droits reste purement formelle, particulièrement ceux concernant les violences faites aux femmes : dans le monde 1 femme sur 3 est toujours victime de violence sexuelle, en Europe 1 femme sur 5, en France 1 sur 7.

Nous le rappelons 135 féminicides depuis le 1er janvier 2019

On a appris à qualifier ces violences : sexisme, harcèlement, harcèlement moral, harcèlement sexuel, agression sexuelle, inceste, viol, par surprise, par intimidation, par force, par personne ayant autorité, viol conjugal, qui peuvent toucher chacun.e.

Ces violences s’exercent dans toutes les sphères : l’éducation dans les familles, dans les institutions, le rôle de l’école, la place des femmes dans les religions, la répartition des délégations dans les collectivités locales, la précarité économique, l’inégalité notamment salariale dans les entreprises, la place des femmes dans les syndicats, le sexisme des magasins de jouets. Elles s’exercent aussi dans l’agression publicitaire, dans l’image dégradante et stéréotypée des femmes véhiculée par la pornographie, la marchandisation du corps des femmes …

C’est donc bien la société toute entière qu’il faut questionner sur ce qu’elle fait, ou ne fait pas, pour qu’on en arrive là. C’est bien à ce niveau que lutte et prévention doivent commencer : en décortiquant les rouages des violences méthodiquement, en promouvant une culture du refus des préjugés, des stéréotypes et de la suprématie masculine, du refus de la violence comme mode de résolution des frustrations et des conflits.

Plus nous obtenons de droits, plus la résistance au changement s’exprime, portée par les masculinistes et les mouvements ultra conservateurs, mais aussi par une résistance politique, institutionnelle et économique.

Et nous mettons en cause dans le maintien de cette oppression les dominations patriarcale et capitaliste et leurs conséquences sur la situation des femmes :
– absence de politique de prévention déployée à tous les niveaux de la société ;
– femmes migrantes victimes de violences administratives dans lesquelles elles dépendent du statut de leur conjoint mais n’accèdent pas à un statut autonome ;
– résidentes soumises aux lois discriminatoires des pays d’origine et à leurs effets en France ;
– peu voire baisse des moyens accordés aux associations pour aider les femmes victimes de violences ou pour les dispositifs destinés aux parcours de sortie de la prostitution ;
– maintien du tabou sur l’éducation sexuelle à l’école ;
– différence salariale de 27% entre les hommes et les femmes ;
– traitement médiatique des violences dans les faits divers minorant de fait leur importance sociétale.

Et on pourrait allonger la liste …

Le constat, c’est qu’aujourd’hui nous n’avons toujours pas de loi cadre qui permette de répondre globalement à ce fléau, ni les moyens d’une politique publique à la hauteur des ambitions affichées.

Nous avons dénoncé les violences, nous les avons fait sortir du silence, nous en avons montré les conséquences dramatiques, nous avons contribué à construire des réponses pour les éradiquer : nous n’accepterons jamais un retour en arrière ! Nous exigeons que la parole des femmes soit entendue !

Cette situation n’est pas propre à la France, nous ne l’ignorons pas. Nous la condamnons pareillement. Des femmes vivent l’excision, des femmes vivent la stérilisation forcée ou les avortements clandestins. Des femmes reléguées dans les camps de réfugié.es tentent de survivre à l’enfer. Nous pensons à elles.

Et pour toutes ces femmes faites du bruit !

Les violences sont un continuum des rapports de domination, le féminicide en est l’expression ultime.
Nous serons dans la rue tant qu’il y aura des violences contre les femmes.
Nous serons dans la rue pour dire STOP aux violences

GRANDE MARCHE à Nantes le 25/11/2019
Rendez-vous 8, rue du Calvaire