Depuis 10 ans, les gouvernements successifs, quelle que soit leur couleur politique, n’ont cessé de vouloir réduire la part des dépenses publiques, d’où une pression sur les traitements des fonctionnaires, de la Fonction publique d’État comme territoriale.

Selon l’ INSEE, en 2018, un·e salarié·e de la Fonction publique de l’État
perçoit en moyenne  2 573 euros nets par mois en équivalent temps plein.

Le gel maintenu du point d’indice, ajouté à l’absence de toute revalorisation et au maintien d’une inflation certes faible mais réelle a abouti à une perte substantielle de pouvoir d’achat des fonctionnaires. Selon l’ INSEE, en 2018, un·e salarié·e de la Fonction publique de l’État (FPE) perçoit en moyenne 2 573 euros nets par mois en équivalent temps plein ; cette moyenne prend en compte tous les agent·es civil·es des ministères et des établissements publics, fonctionnaires ou non. En euros courants, le salaire net augmente de 0,6 %., mais avec le regain de l’inflation, le salaire net moyen en euros constants recule nettement (- 1,2 % en 2018 après + 1,0 % en 2017). En 2018, un·e salarié·e de la Fonction publique territoriale (FPT), fonctionnaire ou non, perçoit en moyenne 1 963 euros nets par mois en équivalent temps plein. Ce salaire net moyen augmente de 1,0 % sur un an en euros courants. Avec le regain de l’inflation, il recule de 0,9 % en euros constants. Toujours selon l’INSEE, la perte cumulée de pouvoir d’achat du traitement brut des fonctionnaires s’établit en 2018 à – 9,2 % depuis 2000. Concernant les enseignant·es, leur rémunération décroche par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A à niveau de qualification égale. Si les acquis du protocole Parcours professionnels, carrières et Rémunérations (PPCR) ont permis de limiter la dégradation, la tendance demeure cependant à une lente mais spectaculaire érosion des revenus des fonctionnaires

Les agent·esterritoriaux sont les salarié·es les plus mal payé·es en France (INSEE). Ils et elles ont le salaire médian et le salaire moyen les plus faibles de l’ensemble du salariat, en deçà même du secteur privé, d’autant que leur carrière, notamment en catégorie C, reste trop souvent liée aux décisions des collectivités locales. Après 25 ans de carrière le salaire des C est inférieur à 1 600 € avec peu de perspective d’avancement. Le salaire de début de carrière d’un·e attaché·e (catégorie A) est inférieur à 1 500 €, alors que le niveau de recrutement se situe au niveau d’un bac plus 3. Les évolutions souhaitées par la majorité actuelle privilégient l’individualisation des carrières et donc le recours à l’indemnitaire au détriment des traitements fixes. La loi dite de transformation de la Fonction publique, en réduisant l’intervention des représentant·es élu·es des personnels sur les déroulements des carrières s’inscrit dans la même logique individualiste. Cette perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires en activité entraîne mécaniquement celle des retraité·es.

INÉGALITÉS DE GENRE
La loi sur l’égalité professionnelle signée en 2018 peine à réduire les inégalités femmes-hommes. Les femmes, sous l’effet notamment du recours plus fréquent au temps partiel pour élever les enfants subissent, à statut égal, des écarts de 10 % dans la Fonction publique territoriale et d’environ 17 % dans la Fonction publique de l’État.