Communiqué commun des sections syndicales CGT, FSU, SUD Éducation et Solidaires étudiant·es de Nantes Université

L’extrême-droite, boostée par les candidatures de Le Pen et Zemmour à l’élection présidentielle de 2022, se sent pousser des ailes partout en France, dans un climat de complaisance politique et médiatique. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, vient d’ouvrir les débats parlementaires sur la politique migratoire française en citant une figure de l’Action Française à la tribune de l’Assemblée Nationale.
Dans ce contexte, les organisations de jeunesse d’extrême-droite (Génération Z, Action Française, « syndicat » étudiant UNI, militants de l’organisation dissoute Génération Identitaire, etc.), qui se sont notamment retrouvées dans la campagne de Zemmour, s’activent partout sur le territoire pour faire avancer leurs idées nauséabondes.

Malheureusement, Nantes université ne fait pas exception et depuis la rentrée s’enchaînent les tags et affichages aux propos racistes et haineux. Il y a quelques semaines, un·e enseignant·e de l’université a été ciblé·e par la presse d’extrême-droite (Breizh-info, tenu par un néonazi) et par la responsable locale de Reconquête, candidate aux élections législatives et étudiante à Audencia, puis harcelé·e sur les réseaux sociaux pour avoir légitimement dénoncé des affiches d’extrême droite collées sur le campus pour tenter de récupérer de manière abjecte le meurtre de Lola. Dans ce type d’affaires qui se multiplient en France et où l’extrême droite tente de faire pression sur des enseignant·es qui disposent d’une pleine liberté pédagogique et académique, nos organisations syndicales appellent les collègues à demander systématiquement la protection fonctionnelle à leur employeur, en l’occurrence ici notre université.

La semaine dernière, des signes nazis ont été tagués sur le campus Tertre et devant Michelet. Pendant la nuit du 2 décembre, deux banderoles très visibles ont été déployées sur le bâtiment Censive, l’une glorifiant sur un mode sexiste les têtes d’affiche, BCBG mais néanmoins nazies, de Némésis et de Génération Identitaire, et l’autre reprenant les propos racistes « qu’ils retournent en Afrique » du député RN suspendu de l’Assemblée Nationale. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que des collègues et des étudiant·es (notamment étrangers) se sentent mal à l’aise sur nos campus. Face à ces faits inacceptables, la présidente de l’université – qui avait exhorté les personnels et étudiants de l’université à se détourner du vote d’extrême-droite en mai dernier – a pour l’instant décidé… de ne pas réagir.

De leur côté, nos organisations syndicales prennent leurs responsabilités et rappellent que l’extrême droite raciste, sexiste, LGBTI-phobe n’a rien à faire à l’université ! Ces groupes obscurantistes se sont toujours opposés aux libertés académiques, et à l’élaboration de savoirs critiques et émancipateurs. La communauté universitaire doit faire bloc pour les chasser de ses murs !