L’éducation prioritaire est créée à partir de 1981 parce qu’il est acté que la réussite scolaire des élèves est fonction de leur origine sociale. L’état considère alors qu’il doit donner des moyens au service public d’éducation dans les territoires les plus défavorisés pour lutter contre l’échec scolaire.
Depuis 40 ans, une dizaine de mesures ou réformes se sont succédées. Si les premières ont permis de donner plus de moyens aux écoles labellisées en éducation prioritaire (baisse du nombre d’élèves par classe, indemnités fixe pour les personnels, promotion de la scolarisation à 2 ans…) depuis 2006 toutes les mesures tendent non plus à donner plus mais plutôt à donner si. Ainsi la méritocratie et les pressions sur les personnels se multiplient : profilage des postes, part variable de l’indemnitaire, suivi accru des hiérarchies. Et pour les élèves, il ne s’agit plus d’accéder à la même réussite pour toutes et tous mais seulement d’acquérir le socle commun de compétences qui leur donnera accès à une employabilité certaine. Sous couvert d’individualisation des parcours pour être au plus près de l’élève, on n’entend plus viser le plus haut niveau pour l’ensemble du groupe. En 2012, la loi de refondation de l’École introduit la déconnexion du temps de classe et du temps de travail en instaurant une pondération permettant aux équipes d’avoir du temps de concertation supplémentaire sans augmenter le temps de travail. En primaire, des postes de « Plus de Maitres·ses Que De Classes » sont créés permettant d’innover pédagogiquement, là encore au sein d’une équipe. Cette dernière mesure, plébicitée par les équipes pédagogiques, sera supprimée à l’arrivée de Blanquer au ministère de l’éducation nationale sans avoir été évaluée pour réaliser les dédoublements de CP et CE1.
Plusieurs rapports, depuis 20 ans, font état d’un manque de moyens alloués à l’éducation prioritaire pour atteindre la volonté affichée de réduction des inégalités, qui elles, n’ont cessé d’augmenter tant du point de vue social que du point de vue scolaire. Par exemple, en 2014, les réseaux d’éducation prioritaire ont même sorti des écoles qui entraient dans les critères de l’éducation prioritaire car elles n’étaient pas rattachées à un collège lui-même labellisé.
Rappel des textes définitifs adoptés au congrès FSU de Clermont-Ferrand : la FSU refuse toute mise en concurrence entre l’EP et les territoires ruraux. Elle continue de demander une gestion nationale de l’EP avec des critères de labellisation objectifs et transparents, couvrant les écoles orphelines et les lycées.