Face à l’extension de l’épidémie du Covid-19, la prudence et la préservation de la santé et de la vie sont la priorité.

La fermeture au public des universités y participe. Nous devons également prendre en compte la continuité de service public en garantissant la poursuite des enseignements dans des conditions équitables et réalisables pour les étudiant·es (disponibilité de matériel, accès aux ressources, coordination temporelle… ) sans pour autant exposer les agent-es à des pratiques non-réglementaires (validation des acquis) et encore non éprouvées (dispositifs d’enseignement généralisé en distanciel).

Des consignes claires sont nécessaires : il ne saurait y avoir de règle locale.

La qualité du service public doit être prise en compte, et pour cela il est indispensable de faire confiance à l’expertise des personnels pour identifier les objectifs de service adaptés, d’écouter les organisations syndicales et pour cela de les consulter régulièrement.

  • Pour l’enseignement à distance, de nombreuses conditions sont nécessaires que connaissent les collègues qui participent déjà
    à la FOAD : enjeux des apprentissages, important travail de préparation, faisabilité matérielle, réflexion à mener sur l’évaluation, la validation et de la diplomation.
    La mise en place généralisée de l’enseignement à distance dans la période doit être considérée comme exceptionnelle et ne doit pas être l’occasion d’une expérimentation visant à économiser encore davantage sur le service public d’ESR.
  • Un certain nombre de collègues vont devoir travailler à distance, avec du matériel fourni par l’université. Ce travail ne devra s’accomplir que dans la mesure où il est compatible
    avec la situation de l’agent (état de santé, présence d’enfants notamment). Le lutte contre la propagation de l’épidémie est prioritaire sur toute autre considération.
    Il est indispensable qu’en cette période inédite, chacun·e soit considéré-e avec le respect dû à son professionnalisme : toutes et tous en la période font du mieux possible.
  • Les parents d’enfants de moins de 16 ans doivent obtenir des conditions leur garantissant la possibilité de s’en occuper réellement.
    Pour elles et eux, le télétravail n’est pas envisageable. A leur demande, ils doivent obtenir une autorisation spéciale d’absence (ASA) qui leur permet de ne pas travailler, même à distance. Il est absolument exclu de demander à ces agent·es de prendre sur leurs congés, y compris les congés enfants malades. (1)

Concernant les laboratoires de recherche, les plans de continuité d’activités doivent définir les activités essentielles, par exemple les animaleries, les grands équipements, recherche sur le SRARS-CoV2,…

Dans ce contexte, les Directeurs doivent justifier auprès des tutelles du laboratoires et des employeurs de la nécessité de la présence de chaque collègue dans les locaux des laboratoires.

Rappelons que le droit de retrait individuel inaliénable pour les salariés placés en astreinte par les Plans de Continuité d’Activité de centres, dès lors qu’ils s’estimeraient en danger grave et imminent, en particulier en lien avec les conditions matérielles de transport.

Le président Macron a dit qu’il fallait agir « quoi qu’il en coûte ». L’université doit en faire de même, en ce qui concerne :
– les mesures en matière de médecine de prévention ou de médecine universitaire. Les étudiant·es, les personnels à risque bénéficieront-ils d’un suivi par le médecin de prévention ?
– si les services ferment, cela ne doit pas impacter les congés des personnels.
– considérer toute heure inscrite dans l’emploi du temps comme faite pour tous les enseignant·es, y compris pour les vacataires.
Les moniteurs et tuteurs étudiant-es doivent être payé-es comme si le service était fait, même si les BU sont fermées.

Nous en appelons au respect des droits des personnels et des étudiant·es. L’épidémie met à l’épreuve les services publics, déjà mis à mal par des années de politique austéritaire. Plus que jamais, le travail des personnels des services publics doit être respecté et la solidarité mise en œuvre.

Le 18 mars 2020
Les organisations syndicales FSU, SGEN-CFDT, FO, SNTRS-CGT, FERC-sup CGT, SUD Education de l’Université de Nantes

 

(1) Pour les agents contractuels de la fonction publique : un seul parent (ou détenteur de l’autorité parentale) peut se voir délivrer un arrêt de travail pour garder un enfant. Voir le site declare.ameli.fr. L’employeur doit faire cette demande pour l’employé.