

Élections étudiantes : la menace de l’extrême-droite
Cette année, l’extrême-droite présente deux listes au Conseil d’Administration de Nantes Université. En plus de l’UNI (Union Nationale Interuniversitaire), la Cocarde Étudiante se présente elle aussi. Ces deux organisations, qui sont principalement là pour prôner leur haine envers les étrangers, sont aussi connues pour leurs actes antisémites et racistes (menaces, agressions, harcèlement et saluts fascistes…). Nos organisations dénoncent leur présence et nous rappelons nos valeurs antifascistes. Comme à chaque fois en période d’élections, ces organisations amènent avec elles des militant.es d’extrême-droite d’autres villes. Nous rappelons que l’extrême-droite, que ce soit l’UNI, la Cocarde ou toute autre organisation du même type, n’a aucunement sa place à l’université ou ailleurs, en raison notamment de leurs discours et de leurs pratiques racistes et discriminatoires.
L’UNI : ses racines et ses accointances avec l’extrême-droite
Rappelons que l’UNI a été fondée avec l’aide d’une milice gaulliste, le Service d’Action Civique (SAC), organisation dissoute en 1982 suite à plusieurs meurtres. Dans le passé, l’UNI a fricoté à certaines occasions avec des groupuscules fascistes et violents comme le GUD ou le Parti des forces nouvelles. Aujourd’hui, l’UNI se positionne comme une organisation étudiante « de droite ». Si elle est historiquement proche du parti politique LR, elle se rapproche de nos jours du Rassemblement National (RN) et de Reconquête. L’UNI nie toujours son appartenance à l’extrême-droite : cependant même sans remonter 20 ans en arrière cette organisation a montré qu’elle l’était par ses positionnements politiques et le comportement de ses membres. En 2012, l’UNI s’est largement mobilisée contre le mariage homosexuel. Aujourd’hui, elle se positionne en faveur d’une alliance électorale avec l’extrême-droite, soutient Israël dans son génocide contre le peuple palestinien et ses membres tiennent des propos transphobes, racistes, islamophobes et antisémites.
En plus de leur positionnement politique, des enquêtes de Streetpress et Médiapart ont mis en lumière que de nombreux membres de l’UNI sont clairement d’extrême-droite ou très proches de personnes qui le sont. Plusieurs des membres de l’UNI, comme à Rouen ou à Mulhouse, sont aussi membres de l’Action Française, groupe royaliste et antisémite. Dans plusieurs villes, des militants de l’UNI ont été pris en photo faisant le salut Kühnen – un dérivé du salut nazi interdit en Allemagne – ou à côté de quelqu’un en train de faire ce geste sans que cela ne leur pose problème. Ainsi, un délégué national de l’UNI a effectué ce salut à plusieurs reprises. À Toulouse ou à Caen, des membres de l’UNI ont été filmés effectuant directement un salut nazi. Enfin, la section strasbourgeoise a crée un jeu de cartes antisémite. Sur l’une des cartes, on peut voir un de leur membre effectuer le signe suprémaciste « white power ».
La section nantaise ne fait pas exception. Sur plusieurs photos, des membres de l’UNI Nantes figurent à proximité d’un néonazi assumé. Sur une autre photo, ils posent avec Marion Maréchal Le Pen. N’oublions pas non plus que lors des dernières élections universitaires des membres de l’UNI ont commis une agression raciste à l’encontre d’un membre de l’Union Pirate Nantes et ont lancé une vague de cyberharcèlement contre lui menant à une nouvelle agression physique contre deux syndicalistes, l’un de l’Union Pirate Nantes et l’autre de Solidaires Étudiant.e.s Nantes. En décembre 2024, le RN 44 condamnait « fermement l’exclusion de l’Université de Nantes de la responsable de la section nantaise de l’Union nationale inter-universitaire (UNI) » ; une exclusion sanctionnant les actions violentes ayant émaillé les élections étudiantes de l’automne 2023.
La Cocarde : un groupuscule ouvertement fasciste
De son côté, la Cocarde Étudiante est née d’une scission de l’UNI à l’initiative de dissidents qui ne considéraient pas cette organisation comme assez radicale. La Cocarde entretient des liens étroits avec des membres des groupes fascistes comme les Zouaves Paris, Génération Identitaire ou Remparts, aujourd’hui tous dissous par décision gouvernementale. La Cocarde est clairement un groupe fasciste. Elle prône la préférence nationale, thème du RN qui promeut une discrimination raciste anticonstitutionnelle. Elle tient des propos racistes, islamophobes, sexistes et transphobes… La Cocarde partage en outre la thèse complotiste du grand remplacement, qui a inspiré de nombreux attentats meurtriers commis par des suprémacistes blancs en Europe et ailleurs dans le monde.
Les membres de la Cocarde se sont illustrés par plusieurs agressions physiques menant parfois à des hospitalisations. En 2024, l’ancien porte parole de la Cocarde a été condamné pour avoir participé à une attaque raciste au couteau faisant 3 blessés. Des militant.es du RNJ (organisation de jeunesse du RN) s’affichent ouvertement avec la Cocarde, que ce soit au niveau national comme au niveau local (à Nantes, en novembre 2023 par exemple).
Nous appelons la communauté universitaire, personnels et étudiant.es à se mobiliser contre l’extrême–droite, ses idées et ses crimes. Le fascisme n’est pas une fatalité, nous devons affirmer notre présence et nos valeurs antifascistes sur les campus, particulièrement pendant cette période.
Sources:
LOIRE-ATLANTIQUE