Après des mois d’attente et de campagnes calomnieuses, le programme sur Eduquer À la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité (EVARS) voit enfin le jour. La FSU-SNUipp se félicite de sa mise en place tant il participe à la connaissance et à l’estime de soi, à la prévention contre les violences sexistes et sexuelles, les discriminations de genre et la construction de relations égalitaires. Elle demande au Ministère de mettre en place les formations adéquates.
A la sortie du Conseil Supérieur de l’Education (CSE) de ce jeudi 30 janvier, l’Education à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS) est en passe d’avoir un cadre d’enseignement grâce à un programme. Alors que cette éducation constitue un apprentissage obligatoire selon le code de l’Éducation et selon la loi Aubry de 2001, un rapport du CESE rappelle que moins de 15% des élèves ont bénéficié des trois séances annuelles dédiées durant leur scolarité. Il aura fallu pas moins de six ministres de l’Education nationale et des mois d’attente depuis le consensus trouvé après une large consultation avec les organisations syndicales, les parents d’élèves, les associations de spécialistes pour que ce programme prenne enfin corps. Un consensus mis à mal par l’ancien ministre délégué à la réussite scolaire et les pressions et infox d’associations et de collectifs réactionnaires cherchant à susciter une panique morale auprès de l’opinion publique.
Des amendements pour renforcer les programmes
Cédant à ces oppositions, la ministre de l’Education a présenté lors du CSE un programme appauvri, invisibilisant certaines terminologies. Pas moins de 150 amendements ont été présentés, dont 50 par la FSU. Le syndicat considère en effet que l’école doit prendre en compte la réalité de la société, celle des enfants et adolescent·es qui s’y côtoient : douze ans après la légalisation du mariage homosexuel, la diversité des structures familiales est une réalité, les enfants sont confrontés dès l’âge de 9 ans à des contenus pornographiques et aux images violentes et sexistes, la CIVISE fait état de 160 000 enfants victimes de violences sexuelles chaque année, en moyenne dans une classe de 30 élèves, 3 sont ou ont été victimes d’inceste …
C’est pourquoi la FSU a défendu la réintroduction de la notion de différentes structures familiales, à même de respecter les élèves qui en sont issu·es et de lutter contre l’homophobie. C’est aussi pourquoi la FSU a défendu la réintroduction de l’expression d’éducation à la sexualité dont le retrait constitue une hypocrisie et un danger niant les questionnements et le vécu des élèves mais également la réintroduction des termes homosexualité et hétérosexualité. C’est pourquoi enfin la FSU a aussi défendu le retrait de formulations laissant supposer que les parents avaient une possibilité de contestations des contenus enseignés. Or cet enseignement, comme les autres, relève du professionnalisme des enseignant·es et des équipes, dans une démarche de complémentarité avec les parents.
La FSU-SNUipp a donc travaillé avec les autres syndicats de la FSU en responsabilité durant ces derniers mois pour que le programme aboutisse : participation à toutes les concertations, défense du programme d’EVARS face aux attaques des réactionnaires et de l’extrême droite, travail d’amendements au CSE (29 amendements repris sur 50) pour aboutir à un vote en faveur du programme. Un dialogue constant et ouvert s’est noué autour de ce programme qui est protecteur pour les élèves, pour les familles et qui sera un véritable outil pour les personnels. Au final, le texte a obtenu un vote très favorable (60 pour, 0 contre, 7 abstentions et 6 refus de vote) qui montre un consensus très large. C’est aussi une victoire face aux attaques des associations d’extrême droite de ces derniers mois qui tentent de saper les fondements de l’École de la République et de la société.
programme élémentaire :
programme maternelle :
Le stage organisé par la FSU qui s’est tenu le 7/11/24 a permis aux stagiaires de travailler sur les pré-programmes qui se développent autour de 3 axes de travail
– biologique (sciences, connaissance du corps et développement, vocabulaire)
– psycho émotionnel (estime de soi, relation interpersonnelles, émotions, compétences psycho sociales)
– juridique et social (stéréotypes, consentement, lois écrites, égalité filles garçons et luttes contre les discriminations)
A partir de ces programmes, les stagiaires ont élaboré des cartes mentales pour penser la mise en œuvre dans leur classe




