La FSU de Loire-Atlantique, depuis 2013, porte un avis défavorable au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes sur des arguments de nature syndicale et environnementale. Partageant cette démarche avec l’union départementale de la CGT, elle a contribué largement à l’élaboration d’une déclaration commune que l’union départementale Solidaires a pu également approuver.
Pour l’intersyndicale la création de l’aéroport de Notre Dame des Landes, non seulement ne créera pas d’emplois à terme, mais elle participera de l’aggravation du déséquilibre industriel entre le nord et le sud Loire. Le partenariat public/privé, avantageux pour le groupe Vinci, ne peut qu’induire une délocalisation d’emplois (touchant aussi bien l’agglomération nantaise que celle de Rennes, voire d’Angers) et une part de leur destruction. Même le maintien du site d’Airbus ne peut sérieusement être garanti. Ce projet répond surtout à une série d’enjeux spéculatifs sur l’agglomération nantaise. Il s’inscrit dans un vaste meccano destiné à servir les profits et privatisations multiples. La fermeture de Nantes Atlantique à Bouguenais ouvrirait un considérable marché immobilier aux promoteurs sur tout le sud-ouest de l’agglomération nantaise et permettrait la reconstruction du CHU sur l’île de Nantes.
En juin dernier, dans un contexte délétère, en pleines mobilisations contre la loi « Travail », le gouvernement a choisi d’organiser une « consultation » réservée stratégiquement aux seuls habitants de Loire-Atlantique. Le vote majoritaire sur le « oui » au transfert de « Nantes Atlantique » n’épuise en rien les débats de fond sur la nature d’un projet qui veut ignorer l’optimisation de l’actuel aéroport. De surcroît, les amalgames opérés autour des violences urbaines en marge des manifestations syndicales du printemps sont venus altérer l’intelligence des controverses pourtant nécessaires.
L’opposition à Notre Dame des Landes a choisi ses propres modes d’organisation et d’action. La FSU de Loire-Atlantique les respecte dans l’indépendance de son approche syndicale. Elle rappelle son soutien aux agriculteurs et familles, aux résidants historiques de la ZAD. Elle ne fait pas dans l’amalgame péjoratif de ses occupants. Elle réaffirme son opposition à toutes les expulsions voulues avec les menaces armées qui sont désormais brandies.
La FSU s’oppose et s’opposera à toutes formes de violences – comme elle l’a fait dans le cadre des manifestations contre la loi travail – car elles desservent en bout de ligne la démarche majoritaire de ceux qui résistent sur la ZAD. La FSU n’appelle pas à la manifestation du 8 octobre parce qu’il n’est pas dans sa nature syndicale de le faire, mais elle en partage largement les causes liées à l’emploi, aux enjeux environnementaux et à la transition énergétique, pour qu’une autre économie soit enfin possible.