La société que dessine Macron n’est décidément pas celle que nous voulons.
Le 1er septembre a acté le passage de la retraite à 64 ans avec 43 annuités, dont personne ne veut. Il tergiverse et tourne le dos à la nécessaire transition écologique. A la revalorisation des salaires, il préfère « l’individualisation du pouvoir d’achat ». A la justice fiscale, il préfère le racket et l’assistance aux plus riches… A la justice sociale, il préfère les régressions et enterrer nos acquis sociaux, conquis de hautes luttes.
La répression et la violence sont désormais l’unique réponse systématique aux manifestations, comme aux révoltes des banlieues abandonnées à la relégation, aux discriminations et au chômage. Pas de réaction par contre aux velléités séditieuses de syndicats de police.
Il est donc important de s’opposer à ces dérives ultralibérales et autoritaires et les marches unitaires du 23 septembre à l’appel de syndicats, associations et partis politiques étaient bienvenues : il y a urgence à mettre fin au racisme systémique, aux violences policières et à renforcer la justice sociale et les libertés publiques. Depuis 2017, les lois liberticides se succèdent. Et aux lois s’agrège la répression syndicale comme à Niort le vendredi 8 septembre où des militants syndicaux et associatifs étaient convoqués au tribunal pour avoir participé aux mobilisations contre la méga bassine de Ste Soline. Comme à Montmorency, où le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Menesplier, est auditionné trois heures à la gendarmerie pour des coupures d’électricité. Les cas se multiplient partout en France. Voilà qui explique les huées contre Macron au stade de France : les travailleur·euses n’oublient pas la loi sur les retraites comme iels n’oublient pas une inflation toujours trop forte qui grève les budgets, renforce la précarité et la pauvreté.
Cette question des salaires, des pensions, des minimas sociaux et des bourses doit être centrale et la journée interprofessionnelle unitaire du 13 octobre nous permet de la porter. Le partage des richesses est une priorité comme l’est la réhabilitation de la contribution des très riches à l’impôt. L’annonce gouvernementale sur la hausse salariale des enseignant·es est une fumisterie. Elle ne correspond ni à l’inflation ni au rattrapage nécessaire des dernières décennies. « Hausses des salaires, des pensions, des minimaux sociaux et des bourses » doit être la revendication centrale de l’intersyndicale nationale et doit déboucher sur un calendrier d’actions mettant en débat la grève le 13 octobre.
Il est urgent de taxer les profits, les actionnaires, de rétablir l’impôt sur la fortune, de revenir sur le plafonnement de la contribution sur les profits des sociétés, de lutter contre l’évasion fiscale pour donner plus de moyens pour les Services Publics et pour leurs agent·es.
Changer de ministre comme à l’Éducation Nationale ne change pas une politique de démantèlement, de régressions. Les personnels l’ont bien compris, de la maternelle au lycée en passant par les services. Et ce n’est pas en allumant des contre-feux comme l’abbaya et l’uniforme que Gabriel Attal fera oublier les postes vacants, les effectifs surchargés…
À l’université, à Pôle Emploi, dans les autres ministères, les situations sont identiques. La doxa gouvernementale de la baisse de l’impôt, des aides aux entreprises et de la réduction de la dette, l’enrichissement toujours plus inique des plus riches nous obligent à construire collectivement des alter- natives pour une autre société. Sinon, le risque est grand que, dès les prochaines élections, nous ayons à combattre un autre danger raciste, antisémite, réactionnaire.
Céline PELLA et Bernard VALIN,
co-secrétaires départementaux