Le congrès départemental de la FSU de Loire-Atlantique a porté une appréciation négative sur le projet « d’Aéroport du Grand Ouest » de Notre dame des Landes. Le congrès national de la FSU a repris – dans les mêmes termes – la position départementale. C’est en tant que composante du syndicalisme impliquée dans les enjeux de société que nous nous exprimons.
Ce projet, en pleine crise financière et environnementale, minimise la question du tarissement des ressources énergétiques, le recours à d’autres alternatives de transports. Il ignore, malgré les aménagements écologiques de façade intégrés au projet, les perturbations irrémédiables apportées au bassin versant des eaux et ses conséquences sur les zones humides. Il contribue, en dépit de compensations pour certaines exploitations agricoles, à dégrader encore plus le devenir de ces activités dans la future sphère aéroportuaire.
Ce projet pose plus de questions qu’il n’en résout en matière de développement soutenable sur la quasi- totalité des volets qui le composent. Il fait le pari d’une croissance oublieuse de la transition énergétique urgente et indispensable. Y compris en logique productiviste, il n’apparaît pas significativement créateur d’emplois.
Le transfert de Nantes Atlantique ouvre des perspectives d’urbanisation sur l’ouest de l’agglomération nantaise afin d’en densifier l’habitat. Cette partie est occultée. En débattre est pourtant essentiel pour comprendre les déterminations des décideurs de Nantes Métropole et des lobbies qui les entourent. Le devenir de l’agglomération dans ses périphéries ouest et vers l’aéroport en projet fait nécessairement l’objet de spéculations. Il y a là un point aveugle dans ce vaste schéma d’aménagement urbain. Relocalisation des populations, modification des déplacements, nouvelles emprises de dessertes de transports vont s’imposer partout, y compris avec de nouveaux franchissements de la Loire. Tout le débat est à reprendre et à actualiser car les études de 2003 et 2007 sont incomplètes, contestables et obsolètes.
La FSU n’a pas vocation à parler au nom des salariés de l’emploi industriel et des branches concernées par la construction de Notre Dame des Landes. Elle a cependant capacité directe à traiter des conséquences sur les services publics, la vie sociale et économique, les devenirs environnementaux et les politiques publiques sous tous leurs aspects. La FSU se prononce résolument pour une société de développement soutenable intégrant la transition énergétique et les profondes mutations écologiques et économiques nécessaires.
La FSU demande l’arrêt immédiat du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, assorti de l’ouverture d’un véritable débat public pour construire des alternatives intégrant pleinement des principes de développement soutenable. Le débat doit être repris et associer toutes les populations concernées et les composantes de la société civile organisée. L’exercice démocratique républicain ne se limite pas à la délégation élective. La FSU demande l’arrêt de l’occupation de terrain militarisée de la « ZAD », accompagnée des violences qu’elle engendre.
Extraits de motion adoptée par le congrès départemental et le congrès national.