La prise en charge des femmes victimes de violences

Les violences ont des conséquences lourdes sur les femmes qui en sont victimes. Il est toujours très pénible et difficile de les évoquer. Nombreuses sont les victimes qui présentent des signes de traumatisme pas toujours simples à déceler. Il n’est pas rare que ces femmes soient désorientées ou encore que certains faits mentionnés semblent incohérents.

Le rôle des syndicalistes n’est surtout pas de mener l’enquête et encore moins de vérifier la matérialité des faits. Nous devons écouter, soutenir, conseiller, orienter voire proposer un accompagnement dans les procédures existantes. Durant l’entretien, il est nécessaire de replacer les faits dans leur valeur juridique et de désamorcer le sentiment de culpabilité. Ce sont des axes importants de la prise en charge.

En cas de saisie de l’employeur, un rapport circonstancié sera nécessaire. Pour le rédiger, il est mieux de réorienter la victime vers une structure ou des personnes formées. Cependant avant cela, il faut écouter et entendre la victime ainsi que manifester de la compréhension et de la solidarité.

Le rapport circonstancié

Le rapport doit toujours faire référence aux faits et aux textes juridiques en vigueur.

On doit aussi y retrouver, le cas échéant, le récit de la victime (précis, daté et circonstancié), tous les éléments et preuves matérielles à disposition pour étayer ce récit (témoignages, plainte, rapports médicaux, mails, sms etc…), les démarches de la victime pour chercher de l’aide, les stratégies d’évitement et d’adaptation mis en place par la victime, les conséquences sur l’engagement et sur l’emploi de la victime, la stratégie de l’agresseur (isolement et dévalorisation de la victime, inversion de la culpabilité…) et les représailles professionnelles (refus de congés, de formations, de promotion…).

Quelques consignes à suivre :

  • Veiller à ce que la personne soit et se sente en sécurité pendant l’entretien.
  • Ne jamais mettre en doute la réalité des faits de violence que relate la victime.
  • Ne pas exprimer de pitié compatissante (« Ma pauvre amie, c’est terrible ! » « C’est honteux » « Comment de telles choses peuvent- elles arriver ? ») et ne pas exprimer de jugement moral, au contraire, il faut nommer et expliciter les faits en utilisant des termes de droit.
  • Rendre à l’agresseur la responsabilité de ses actes, une victime n’est pas responsable des violences exercées à son encontre. Il faut préparer et annoncer la fin de l’entretien, et terminer sur des perspectives actives, ne pas se quitter avant que la victime envisage l’avenir (même très proche).