La FSU 44 a interpellé par courrier le Président et le Vice-Président du Conseil départemental, le DASEN, la Députée de la 3ème circonscription, la Maire de Nantes, le Préfet et la Rectrice quant à l’annonce de l’ouverture d’une classe de 6ème puis de 3 autres classes dans les années suivantes au lycée privé Sacré-Coeur-La-Salle, située dans le quartier Bellevue à Nantes, annonce publiée sur leur site internet.

Le courrier adressé demande une rencontre dans les délais les plus rapprochés et expose les points suivants :

– alerte sur la situation du service public d’éducation dans l’Ouest nantais qui pourrait lourdement pâtir de ce choix. Les collèges publics Durantière et Debussy souffrent déjà d’un évitement massif des familles de leurs secteurs respectifs, ce qui compromet la mixité sociale et scolaire et, par voie de conséquence, les apprentissages du public accueilli. Les soumettre à la concurrence d’un nouvel établissement privé, c’est prendre le risque d’enfermer durablement les élèves dans un entre-soi social délétère et de contrarier plus que jamais les efforts constants des équipes pour mener à bien les missions de service public qui leur sont confiées.

– interrogation sur les considérations qui ont présidé à cette décision qui d’une part ne peut pas avoir été actée sans l’aval des autorités académiques et d’autre part intervient un an après la fermeture du collège public Rosa Parks.

– rappel que les parents d’élèves et les personnels du collège la Durantière sont mobilisés depuis plus de 3 ans pour obtenir le classement en REP+ de leur établissement puisqu’il a toutes les caractéristiques requises : un des 3 IPS les plus faibles du département, les deux tiers des élèves issu·es d’écoles de REP+, près de 25% d’élèves à besoins éducatifs particuliers accueilli·es pour partie dans deux dispositifs ULIS, deux dispositifs UPE2A, et une SEGPA. L’annonce d’un énième report du redécoupage de la carte de l’éducation prioritaire (question écrite n°1141 à l’Assemblée nationale publiée au JO du 11 février 2025) était déjà une alerte très sérieuse pour cet établissement en ce qu’elle représente un nouveau manquement du ministère de l’Éducation nationale qui a déjà accumulé 7 années de retard sur son propre calendrier (cf. circulaire n° 2014-077 publiée au BO du 5 juin 2014).

– rappel qu’au regard des effectifs attendus pour la rentrée 2025, les personnels du collège Debussy attendaient les moyens pour ouvrir une classe de 6e qui ne leur ont finalement pas été donnés lors de la première phase d’allocation de moyens. Désormais ils craignent que le choix d’une ouverture dans le privé ait été privilégié à celui d’une ouverture dans le public au détriment de l’intérêt des élèves et des personnels de leur établissement.

– rappel que ces deux collèges publics ont de petites structures qui les rendent extrêmement vulnérables aux variations d’effectifs, notamment à la baisse si des familles du quartier sont amenées à faire le choix du privé de proximité. La multiplication des services partagés des enseignant·es qu’elles engendreraient compromettrait un peu plus les possibilités de travail en équipe dont nous savons pourtant qu’il est une des clefs de l’amélioration du service public. La taille déjà réduite de la marge d’autonomie pourrait, si elle devait encore diminuer, conduire à l’extinction de dispositifs d’accompagnement pourtant plébiscités par les personnels, les élèves et leurs parents.

– Rappel que depuis la fermeture de trois collèges publics l’année dernière, le nombre de collège privés est désormais supérieur au nombre de collèges publics dans la commune de Nantes. L’ouverture d’un nouveau collège privé est vécue par les personnels et les parents d’élèves des établissements et écoles publics de l’Ouest comme une véritable provocation.

A ce jour, vendredi 7 mars, le conseil départemental et la députée sont revenu·es vers nous.