Candidates et candidats aux municipales
Quel projet pour l’enseignement supérieur et l’université dans la métropole nantaise ?
L’université de Nantes est une université pluridisciplinaire de formation et de recherche, réunissant plus de 37 000 étudiant·es et 4000 personnels. Elle occupe une place centrale dans l’enseignement supérieur de la métropole et de la région, fournit accès aux savoirs, compétences et diplômes aux jeunes, et participe à la constitution des nouveaux savoirs ainsi qu’à leur diffusion dans le tissu économique. Élu·es par nos collègues dans les conseils de notre établissement, nous voulons que celui-ci reste une université, régie par le Code de l’éducation, avec ses missions de service public et son ouverture à tous les publics.
Afin que notre établissement poursuive sa dynamique positive, nous défendons des rapprochements avec les établissements d’enseignement supérieur de la métropole, pour continuer de développer des partenariats de recherche et d’enseignement, dans le respect de nos missions et de notre statut d’université.
Nous défendons des structures de collaboration légères et efficaces, qui ne remettent pas en cause les instances démocratiquement élues et le pouvoir d’initiative, des personnels. C’est pourquoi, nous nous sommes opposés aux initiatives pilotées par le Ministère (Université Bretagne Loire, Nantes Université), structures dérogatoires, supports du recrutement des personnels précaires et de crédits réservés à de grands projets coûteux, éloignés du terrain et des réels besoins de l’enseignement, de la recherche et des territoires, bureaucratiques, dispendieuses et promouvant la concentration des pouvoirs. Et les évaluations de la Cour des comptes montrent le faible apport à la recherche et à l’enseignement de tous ces grands projets.
Nous voulons tourner la page de ces échecs qui divisèrent profondément notre communauté universitaire, prendre en compte, dans l’université, les leçons de la crise sanitaire, en proposant que l’université et les collectivités représentant le territoire associent toutes les actrices et tous les acteurs à la promotion de projets d’intérêt commun et porteurs de valeurs du service public.
Vous êtes candidat·es aux municipales dans la métropole et vous aurez à choisir entre un projet de collaboration harmonieuse entre tous les établissements du territoire que nous portons, ou un projet de « NU », qui divisera et mettra fin à la présence de votre université sur le territoire.
Ce projet s’inscrit par ailleurs dans un contexte de crise (économique et sanitaire) qui sera nécessairement pris en compte dans les prochains arbitrages qu’il conviendra de rendre en matière scientifique et pédagogique (préservation d’un enseignement en présentiel, mais anticipation de solutions alternatives possibles en cas de besoin – recours accru aux outils numériques, enseignement à distance, etc.). La montée de l’emploi précaire fragilise l’institution. Le turn- over des personnels constitue une fuite des compétences et impacte la qualité du service rendu. Il faut revoir ces choix.
L’université, eu égard son rôle central dans la société, a aujourd’hui, besoin plus que jamais de postes et de financements pérennes, permettant le maintien d’un service public de qualité et la poursuite de projets de recherche fondamentale et appliquée ajustés aux grands enjeux du monde contemporains et aux attentes des habitant·es de la métropole. La crise du Covid-19 a montré les limites d’une recherche guidée par le court terme et la prépondérance des financements ciblés.
Aussi, à rebours d’un projet de « Nouvelle université », motivé par l’espérance court-termiste de crédits de recherche ciblant un pan limité de la recherche publique, nous entendons privilégier le long terme et élargir la palette à des thématiques porteuses d’avenir, comme, outre la santé et les industries du futur, l’environnement, le vieillissement, le vivre ensemble, l’égalité femme-homme, la qualité de vie au travail, les dynamiques territoriales, ou encore l’éducation. Cibler les financements sur une liste trop limitative de thématiques et ne recruter que sur des emplois précaires mettraient en péril la cohésion de notre université, son potentiel d’innovation et la recherche nantaise, y compris médicale. Le retour à des financements pérennes comme source principale doit dès lors se concilier avec des financements sur projet, y compris en lien avec les collectivités et entreprises locales.
Pour les étudiant·es, l’accès aux formations universitaires devient de plus en plus difficile : les formations au nombre de places limitées se multiplient, l’université ayant même diminué le nombre de places en première année des études de Santé à la rentrée prochaine. L’université doit de plus en plus sélectionner ses étudiants (en licence, en master) alors qu’un nombre croissant de bachelier·es veulent venir à l’université, et que l’académie de Nantes a déjà un taux de poursuite d’études très faible.
Candidat·es aux municipales de la métropole : voulez-vous que l’université reste ouverte à tous les bacheliers, aux salariés en reprise d’étude ou en formation continue, ou approuvez-vous au contraire le mouvement vers une université de plus en plus sélective ?
Par ailleurs, les étudiant·es connaissent souvent des situations difficiles, en termes d’emploi, de logement, et d’accès à des espaces de travail de qualité – et qui peut également concerner les lycéen·nes. La ville est à l’articulation des enjeux sociaux et de cadre de vie.
Candidat·es aux municipales de la métropole : quelles sont vos propositions pour ces domaines ?
Élu·es au conseil d’administration de l’université de Nantes, nous sommes prêts à discuter avec les candidates et les candidats aux élections municipales des communes de la Métropole pour construire, ensemble, un service public d’enseignement supérieur et de recherche à la hauteur des enjeux sociaux, démocratiques et économiques d’aujourd’hui et de demain.
Les élu·es de la liste « Ensemble pour le service public de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche